Le Maroc ne cache pas sa satisfaction quant aux récents signaux envoyés par le nouveau gouvernement fédéral d’Allemagne, comprend-on à la lecture d’une déclaration du ministère des Affaires étrangères, de la coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger Nasser Bourita. Suite aux récents messages de la diplomatie allemande dans lesquels elle affirme que l’Allemagne aspire à un partenariat tourné vers l’avenir avec le Maroc, le département des affaires étrangères indique, mercredi 22 décembre, que « le Royaume du Maroc apprécie les annonces positives et les positions constructives faites récemment par le nouveau gouvernement fédéral d’Allemagne». Ces annonces permettent d’envisager une relance de la coopération bilatérale et le retour à la normale du travail des représentations diplomatiques des deux pays à Rabat et Berlin, souligne le ministère dans un communiqué. Le Maroc, prêt à tourner la page des tensions diplomatiques, espère que ces déclarations se joindront aux actes pour refléter un nouvel état d’esprit, et marquer un nouveau départ de la relation sur la base de la clarté et du respect mutuel, précise le ministère.
Réaction
Tel n’est pas le cas des relations maroco-espagnoles qui viennent de connaître un épisode pour le moins malheureux, signé, cette fois-ci, par le ministère de la Santé. Dans un communiqué daté du 20 décembre, Khalid Aït Taleb a justifié le choix du Portugal au lieu de l’Espagne parmi les pays d’embarquement des Marocains à l’étranger par « l’absence de contrôle spécifique sur le pass vaccinal des voyageurs » en partance de l’Espagne. « Plusieurs cas et infections à la Covid-19 ont été détectés à l’arrivée ou en transit au Maroc, depuis l’Espagne dans le cadre de vols spéciaux », ajoute le ministère qui considère que ces défaillances supposées constituent «menace pour la santé des citoyens et un coup aux acquis réalisés» par le Maroc.
« Les autorités espagnoles compétentes sont loin d’assurer une action rigoureuse de contrôle de l’état de santé des passagers lors de l’embarquement des passagers aux aéroports », déplorent les services de Aït Taleb. Gaffe diplomatique ou dérapage réfléchi commis par procuration? Vive réaction de la diplomatie espagnole aux accusations marocaines par la voix du ministre de tutelle José Manuel Albares. Lors d’une conférence de presse, organisée le mardi 21 décembre, ce dernier a dénoncé la teneur du communiqué de M. Aït Taleb qu’il a jugé « pas acceptable du point de vue de l’Espagne car ne correspondant à aucune réalité». Le communiqué incriminé s’inscrit-il dans le sillage du froid diplomatique entre les deux pays provoqué par l’affaire Brahim Ghali soigné en catimini en Espagne ? Cette crise, qui n’a pas l’air de prendre fin, a poussé les autorités marocaines à contourner pour deux années consécutives, 2020 et 2021, les ports espagnols pour l’opération Marhaba au profit de ceux de France et d’Italie. Les responsables marocains, qui ne semblent pas jouer la carte de l’apaisement avec un partenaire pourtant essentiel, font-ils payer à Madrid ce qu’ils considèrent comme un acte de trahison ?