Le Conseil d’administration de Wafa Assurance, réuni le mercredi 17 mai 2023, sous la présidence de Mohamed Ramsès Arroub, a été marqué par la démission de ce dernier de son poste de président directeur général « pour des raisons de convenances personnelles ». Les administrateurs ont mis les formes dans leur communiqué, mais ceux qui connaissent les dessous des cartes savent parfaitement que l’intéressé a été poussé vers la sortie en raison de ses mauvais résultats aggravés par un management cassant. Une série d’articles experts publiés en novembre dernier par un ancien cadre de la maison dans le site lebreif.ma et dans le Canard ont d’ailleurs révélé, chiffres à l’appui, une très nette perte de terrain de Wafa Assurance sous ses deux mandats (2008-2014 et 2018-2023), que ce soit en terme de parts de marché ou de résultats opérationnels. Le successeur de Mohamed Ramses Arroub, Boubker Jaï, est un homme qui jouit de préjugés favorables aussi bien de la part du top management que des cadres. Administrateur de la compagnie et membre du comité d’audit de Wafa Assurance depuis 2004, M. Jaï a du pain sur la planche. Faire recouvrer à cette grande compagnie pionnière, dotée d’un actionnariat de premier plan, la place qui lui revient dans le secteur national des assurances n’est pas le moindre de ses défis. Celui qui est apprécié pour son entregent doit aussi agir pour redonner confiance au personnel qui a subi sous l’ère de son prédécesseur une politique RH désastreuse avec son lot de démissions, de démotivation et de burnout… Ce qui n’a pas empêché M. Arroub d’envoyer à ses « chers collègues, agents et partenaires » une lettre datée du jour de son départ où il reconnaît que Wafa Assurance compte en son sein « de grands professionnels (…) et des experts » qui font leur travail avec « engagement et intégrité ». Seuls les grands dirigeants partent dans des conditions claires et ont droit au pot de départ après avoir assuré et rassuré…
- ven, 22 novembre 2024