Cautère sur une jambe de bois

Abdellatif Miraoui, ministre de l'Enseignement supérieur.

Pour régler la crise de la pénurie de médecins qui frappe le pays, le gouvernement pense que la solution serait de réduire la durée de formation de 7 ans à 6. C’est ce qui révèle une note interne adressée récemment par le ministre de l’Enseignement supérieur Abdellatif Miraoui aux présidents des universités. Cette piste de réforme, consistant à fusionner les deux dernières années d’études, n’induirait aucune modification dans le reste du cursus ni dans le concours d’internat. Ce projet de refonte sonne comme une fausse-bonne idée, en ce sens que celui-ci n’est pas une garantie contre l’exil des praticiens qui sont de plus en nombreux à céder aux sirènes de l’étranger ni un bon levier pour agir sur l’attractivité de l’exercice de la profession au Maroc.

L’attractivité ! Elle englobe les conditions matérielles et morales du personnel soignant essentiellement dans les hôpitaux que ce dernier juge très en deçà de ses attentes. Il faut évidemment plus que des petits réaménagements de la loi pour retenir au pays les jeunes médecins formés gratuitement dans les universités nationales. Preuve, seule une quarantaine de médecins étrangers ont déposé jusqu’ici leurs demandes suite à l’adoption en juin 2021 par le gouvernement Al Othmani d’un projet de loi qui autorise les médecins étrangers ou les médecins marocains de l’étranger d’exercer au Maroc. Dénoncée par les syndicats des médecins du secteur privé, Cette réforme est censée compenser l’expatriation des médecins qui engendre un manque annuel de près de 600 praticiens. L’hémorragie continue. Et ce n’est pas   le cautère sur une jambe de bois à la sauce Miraoui qui va l’arrêter.

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