Du 19 au 21 novembre s’est tenu à Tours, en France, le colloque international des centres de contact. Les représentants d’une douzaine de syndicats à travers le monde (Maroc, UMT; France, CGT ; Espagne, CGT Télémarketing ; Portugal, STCC, Cameroun, Syntic ; Tunisie UGTT…) se sont retrouvés pour faire un état des lieux des pratiques en cours dans les centres d’appel du monde entier. Comme l’on pouvait s’y attendre, le tableau brossé par les participants n’est guère brillant en raison des conditions de travail connues pour être pénibles dans ce secteur. « Nos patrons mondialisent la précarité, les méthodes de management et l’exploitation des travailleuses et des travailleurs, pour y faire face les salarié-es des centres de contacts s’organisent pour défendre ensemble leurs intérêts communs, les salaires, les conditions de travail et les libertés syndicales », indiquent dans le communiqué final les dirigeants syndicaux. Ces derniers réclament « un travail de qualité pour les salarié-es exercé dans la dignité et le respect de nos identités » et « des conditions et une organisation du travail respectueuse des humains, des salaires qui nous permettent de vivre et faire vivre nos familles quel que soit le pays ou le territoire dans lequel nous travaillons ». Les syndicats dénoncent aussi la concentration que connaît l’activité des call centers qui a eu comme conséquences d’accentuer « la pression sur les prix et les délocalisations de plus en plus lointaines sans jamais s’intéresser » aux employés. Cette concentration est incarnée par la multinationale Teleperformance où « la réalité est bien plus pénible pour les salarié-es » alors même que « l’entreprise se porte financièrement merveilleusement bien ». Depuis son rachat de Majorel, le mastodonte du secteur est engagé dans une « recherche de synergie » qui « provoque des dégâts colossaux dans plusieurs pays. En Espagne de nombreux plans de licenciements sont en cours, en France un plan de départ volontaire de 598 salarié-es a été annoncé le 15 novembre dernier. En Tunsie, Teleperformance a fermé un site et au Liban le groupe a mis fin à son activité. Autre source d’inquiétude dévoilée par les syndicalistes, l’intrusion de l’intelligence artificielle dans le processus de travail. « L’arrivée de l’Intelligence Artificielle ne doit pas être une source d’économie ni de diminution de l’emploi, mais d’amélioration de la qualité de travail. Elle doit permettre une généralisation de la réduction collective du temps de travail sans perte de salaire et une gestion des appels plus souple, moins chronométrée et plus qualitative », précisent les défenseurs des téléopérateurs qui ont rendu public un autre communiqué de solidarité avec la Palestine. Intitulé « Le monde doit se mobiliser pour sauver la Palestine », le texte appelle à « la reconnaissance sans délai de l’Etat Palestinien ainsi qu’une paix juste et durable en Palestine, un cessez-le-feu immédiat, la protection de toutes les populations civiles, et un accès à l’aide internationale humanitaire pour la population gazaouie actuellement en urgence humanitaire absolue».
- mer, 11 décembre 2024