Dr Tayeb Hamdi *
- Pourquoi parler de JN.1 ?Ce variant a été découvert aux Etats Unis en fin aout 2023, et connait actuellement un décollage important de contaminations dans plusieurs pays. La part de JN.1 parmi les nouvelles contaminations de COVID a atteint dans certains pays (USA, France …) Les 50%, et devenu dominant en quelques semaines. Il est candidat à être dominant dans de nombreuses régions du monde dans quelques semaines.
- Qu’est-ce que le variant JN.1 ?C’est un sou variant du BA.2.86 (Pirola), donc toujours de la famille Omicron, mais classé par l’OMS comme variant d’intérêt, un peu plus que le stade de variant sous surveillance et moins que le statut de variant inquiétant. Il a été également classé variant à part entière, au lieu de sous variant de BA.2.86 vu les caractéristiques qu’il a acquises. Il semble en fait avoir acquis, de par ses multiples mutations, la capacité d’échappement immunitaire aux anticorps des précédentes infections à Omicron ou de la vaccination. Comme il est beaucoup plus contagieux.
- Quels symptômes pour le variant JN.1, et provoque-t-il une maladie plus grave ?Les mêmes symptômes pour les autres variants Omicron : Fièvre, toux, mal de gorge, fatigue, douleurs musculaires et articulaires, diarrhées, vomissement, avec, peut-être, un retour des symptômes de perte de gout ou d’odorat.Rien n’indique jusqu’à présent que JN.1 soit plus virulent que ses prédécesseurs de la souche Omicron. Les pays connaitront très probablement une circulation plus intense du virus, et plus de cas liés à la circulation plus accrue mais pas à un surrisque lié au variant en soi.
- La vaccination protège-t-elle toujours ?Oui, elle protège toujours contre les formes graves et les décès malgré l’échappement immunitaire du JN.1. Notre immunité acquise grâce à la vaccination ou l’infection antérieure restent un rempart contre les formes graves par le biais des anticorps qui sont toujours là, et grâce à l’immunité cellulaire.Mais, elle ne protège plus assez contre l’infection. Les personnes vaccinées ou ayant déjà fait le COVID 19, risquent d’attraper facilement le nouveau variant, mais sans toutefois faire une forme grave.
- A quoi pourrait on s’attendre les semaines prochaines au Maroc comme ailleurs ?Risque de « Tripldémie » : L’arrivée de JN.1 hypercontagieux en début de la saison froide risque de s’ajouter aux autres maladies hivernales habituelles qui ne sont pas sans risque sur la santé à savoir essentiellement : la grippe saisonnière et les infections à VRS (virus syncitial respiratoire, responsable des bronchiolites chez les nourrissons et les personnes âgées). Les trois épidémies en même temps risquent de faire une pression sur les hôpitaux dans les pays à population âgée, moins aigue chez nous.
- Les personnes à risque de formes graves ?Les personnes vulnérables sont: plus de 65 ans, maladies chroniques, maladies graves et les femmes enceintes.Ceci dit, même les jeunes en bonne santé ont intérêt à se protéger pour protéger les personnes vulnérables dans leur entourage, éviter un épisode de maladie évitable, et éviter le risque du COVID long qui peut toucher même les personnes qui ont fait un COVID très léger.
- Des risques pour la vie sociale et économique ?Non. La vie continuera à couler normalement et fluidement. Aux personnes vulnérables de se protéger contre le danger en se vaccinant correctement contre la grippe (il est encore temps) et le COVID 19, et d’observer les mesures barrières.
- Y a-t-il moyen de se protéger ?Beaucoup de moyens. La vaccination pour les personnes vulnérables et le mesures barrières. Les médicaments antiviraux protègent les plus vulnérables à condition de se faire tester à temps. Porter un masque dans les endroits surpeuplés, fermés ou mal ventilés. Pour les jeunes, les mesures barrières, et dès l’apparition des symptômes, rester chez soi, tousser et éternuer dans son coude ou dans un mouchoir jetable, se laver régulièrement les mains avec du savon, garder les pièces aérées.