Stupeur dans le monde clinico-médical national après l’interpellation du célèbre chirurgien plasticien El Hassan Tazi et sa femme ainsi qu’une brochette d’employés exerçant dans sa clinique Achifaa à Casablanca. Au nombre de 8, les accusés, placés le lundi 4 avril en détention provisoire au pénitencier de Oukacha sur décision du parquet après leur interrogatoire par la BNPJ, sont poursuivis pour escroquerie, falsification de certificats, hausse illégale des prix et fraude. Un communiqué de la DGSN rendu public expliquait que les investigations menées par ses enquêteurs ont permis d’arrêter la principale suspecte dans cette affaire, présentée comme l’intermédiaire entre les faux malades et la clinique Achifaa.
Le réseau démantelé était spécialisé dans l’extorsion de fonds aux bienfaiteurs qui pensaient financer de vraies opérations chirurgicales (cœur, rein, etc.) en faveur de malades démunis. Or, il s’agit en fait de faux patients (qui sont pour la majorité des mineurs de moins de 18 ans) que cette rabatteuse, qui n’est autre que l’épouse de M. Tazi, se chargeait d’instrumentaliser en les photographiant sous prétexte de leur fournir de l’assistance. En fait, la manœuvre visait à utiliser leurs photos à des fins de collecte de dons auprès de la communauté des bienfaiteurs. Tout est faux dans cette histoire: les certificats, les rapports médicaux et les factures. Seules sont vraies l’exploitation de la fragilité sociale des victimes et les sommes d’argent colossales engrangées au titre de ce trafic.
Cette affaire troublante porte un coup de bistouri à l’image de Dr El Hassan Tazi que l’on surnommait « le médecin des pauvres». Une réputation flatteuse qu’il a acquise en soignant gracieusement les patients issus des couches démunies et en mettant à la disposition du ministère de la Santé sa clinique pour y soigner les malades du Covid. Poursuivi en état de liberté, Dr Tazi a-t-il été victime de la cupidité de son épouse qui animait à son insu un business pas beau du tout ?