Tout sur «la Maladie X», cette potentielle pandémie évoquée à Davos et que les scientifiques et l’OMS semblent redouter.
Lors d’une table ronde organisée mercredi 17 janvier au Forum économique de Davos, un groupe d’opérateurs internationaux de la santé – dont le patron de l’OMS – ont fait état comme pour nous rassurer d’une nouvelle maladie. On lui a déjà attribué un nom : « Maladie X ». L’annonce a fait l’effet d’un séisme dans les réseaux sociaux. Entre scepticisme et inquiétude, les réactions explosent. Les complotistes s’emparent du sujet en dénonçant une nouvelle pandémie orchestrée par Big Pharma. En fait, la « maladie X » n’existe pas. Et c’est précisément pour cela qu’elle s’appelle « X ». Il s’agit d’une hypothèse de travail, une épidémie fictive, sur laquelle planche l’OMS depuis 2018.
« Le X dans ‘maladie X’ représente tout ce que nous ignorons. Il s’agit d’une nouvelle maladie dont nous saurons peu de choses lorsqu’elle apparaîtra : elle pourra ou non être mortelle, très contagieuse et constituer une menace à notre mode de vie », peut-on ainsi lire sur le site des Nations-Unies. Mais pourquoi évoquer dès maintenant une maladie qui relève pour le moment de l’aléatoire ? Pour préparer dès maintenant les populations mondiales à un scénario cauchemardesque ?
Derrière cette stratégie d’anticipation ou prédictive se profile, selon les organisations internationales, la volonté de débattre et s’entretenir entre spécialistes et responsables sanitaires des « efforts qui seraient nécessaires pour préparer les systèmes de santé aux multiples challenges qui les attendent » en cas d’apparition brutale d’une nouvelle pandémie comme le Covid.
Quelle réaction urgente si un virus venait à se déclarer et à se propager? Comment protéger les sujets fragiles? Quel délai pour la fabrication d’un vaccin ? Instruite par son expérience face au Covid-19 et dont la gestion a soulevé de vives critiques, l’OMS cherche à développer dans le consensus scientifique un « scénario à suivre afin que l’ensemble des institutions soient prêtes face à toutes les formes de menaces ». D’un point de vue scientifique, l’exercice a notamment pour but de repenser l’appréhension d’une nouvelle pandémie, « depuis l’identification d’un nouvel agent pathogène jusqu’au prototypage rapide d’un vaccin candidat, en passant par les tests et l’autorisation de ce vaccin pour les personnes à risque », explique-t-on.
L’objectif à terme serait donc de préparer la planète terre à répondre avec diligence et dans l’efficacité requise à la prochaine menace par l’élaboration d’un nouveau vaccin « en moins de 100 jours ». Soit moins de trois mois «pour désamorcer la menace d’un agent pathogène susceptible de provoquer une pandémie ». Cette action d’anticipation est sous-tendue aussi par des considérations financières, l’objectif de prévoir a l’avance les « investissements importants et audacieux » qui seront nécessaires pour fortifier les systèmes de défense des pays , « même lorsque ces investissements ne sont pas forcément rentables ». Au même moment, un vent de panique a soufflé sur la planète avec l’annonce de la mutation d’un coronavirus avec une létalité encore plus importante que le Covid-19, baptisée GX_P2V. Il s’agit en fait d’une fausse alerte ou d’une fake news ( Voir les explications du Dr Tayeb Hamdi).
Dans une présentation réalisée en 2022, l’OMS estimait que « 631 000 à 827 000 virus étaient aujourd’hui susceptibles de pouvoir contaminer l’homme». Parmi ces virus, pourrait figurer, en plus de la mystérieuse «maladie X», le virus Ebola, Zika, MERS-CoV, la fièvre de Crimée-Congo ou encore le Covid-19.
«Le risque d’émergence future est alimenté par de multiples forces, notamment le changement climatique, la modification des écosystèmes et l’urbanisation croissante. La prochaine maladie X pourrait apparaître à tout moment, et le monde doit être mieux préparé », précisait an plus tôt, en 2021, l’OMS dans le magazine Science
Pour mieux se préparer et éviter un nouvel effondrement des systèmes nationaux de santé, les experts internationaux en conclave à Davos ont travaillé sur le scénario d’une maladie zoonotique (qui peut se transmettre de l’animal à l’homme) très contagieuse pouvant provoquer « 20 fois plus de décès que le Covid-19 ».
Aucune crainte à avoir « super virus chinois » GX_P2V
Ce super virus GX_P2V n’existe pas dans la nature et il n’est pas question de prévoir des mesures communautaires ou transfrontalières.Il ne s’agit pas d’un virus qui risque de se propager demain, mais d’un virus de recherche. Aucune mesure, en dehors des laboratoires concernés, n’est à prévoir, si ce n’est le débat scientifique sur la balance bénéfice/risque de telles recherches. L’information a fait le tour du monde, mais avec des perceptions différentes : Un laboratoire chinois a créé une souche mutante de la COVID-19, tueuse à 100%. Le virus mortel, appelé GX_P2V, a en effet tué 100% des souris génétiquement modifiées dans le laboratoire en huit jours.Il ne s’agit pas d’un virus qui a été détecté dans la nature chez les humains ou chez les animaux, mais d’un modèle de virus appelé GX_P2V créé dans les laboratoires à partir d’une souche coronavirus GX_2017 détectée chez les pangolins en 2017 avant la pandémie. C’est une pratique qui entre dans le cadre de recherches scientifiques qu’on appelle recherches de Gain de Fonction (GoF gain of Function) dont le but justement est de prendre un virus pathogène et d’accélérer ses mutations pour le rendre plus transmissible, plus virulent et étudier et plus immunogène. Le But de ces recherches de GoF est de connaître à l’avance quelles sont les conditions à prévoir pour contrôler un virus susceptible de devenir pandémique, comment anticiper ses mutations en agissant sur l’environnement, prévoir combien de mutations lui restait -il pour être transmissible entre les humains et donc déclencher des épidémies ou une pandémie, anticiper les médicaments et vaccins qui pourraient le contrer.Ce super virus GX_P2V n’existe pas dans la nature et il n’est pas question de prévoir des mesures communautaires ou transfrontalières. Le vrai débat entre les scientifiques se focalise sur : le bénéfice de ces recherches de gain de fonction ou PPP (pathogène pandémique potentiel) qui créent de toutes pièces des mutations pour avoir de super virus, l’emporte-t-il sur les risques super catastrophiques pour l’humanité d’éventuelles fuites de laboratoires, comme de leur usage dans le bioterrorisme.