Le Sun Beach devant la justice

Le club élitiste de Casablanca n’arrête pas d’en prendre pour son grade…

Un expert judiciaire près la Cour d’appel de Casablanca a débarqué au club des Clubs pour auditionner les mis en cause dans une sombre histoire de détournements de fonds. Détails.

Un nouvel épisode qui n’augure rien de bon pour l’avenir du Sun Beach s’est déroulé mercredi  6 septembre en fin de matinée : le débarquement sur les lieux d’une équipe d’enquêteurs judiciaires . Mission : auditionner les membres de l’ancienne équipe composée du président Jaafar Sebti et de ses adjoints dont le trésorier Ali Mchachti   et le directeur du  club et du restaurant Mohamed Kassed sur des travaux de construction  ( bloc central ) du complexe  réalisés  entre 2018 et 2019. Ont été également  interrogés l’entrepreneur et l’architecte responsables de ce chantier sujet à caution ainsi que le président actuel Mehdi Bensouda. Celui-ci a entretemps déposé  sa démission suite à une pétition signée par un millier de membres exaspérés par ses multiples errements qui ont fait entrer le club en conflit avec les autorités locales. Dernière  malencontre en date ,  la fermeture du restaurant du club en pleine saison estivale pour violation des règles d’hygiène  de l’ONSSA ! Ce qui a achevé de plomber une ambiance déjà tendue en raison de ce que nombre de membres qualifient de « discrimination ethnique» pratiquée par les dirigeants du Sun Beach à l’égard de tous ceux qui ne font pas partie de « leur petit monde».

Ce chantier de mise à niveau a donné lieu à une plainte initiée par  certains membres ayant estimé  que le marché, remporté par une entreprise du nom de  MC Building pour un budget de  24.699 400 DH TTC, a fait l’objet d’une surfacturation de pas moins de 9 millions de DH.  Ce montant figure dans un « rapport d’analyse » élaboré  par un collectif de 10 adhérents s opérant dans le secteur de la construction (architecte, entrepreneur BTP, consultant expert en bâtiment). D’après ces experts maison , pas un seul lot  du chantier ( (gros œuvres, plomberie, électricité, menuiserie aluminium, peinture, faux plafond, étanchéité, revêtements, bois), n’a échappé au sur-paiement par rapport au prix normal du marché. En clair, les plaignants accusent les protagonistes de ce dossier, l’ex-président du Club et son équipe ainsi que l’entrepreneur  et l’architecte d’avoir détourné l’argent des membres en trempant dans des malversations en béton…

C’est pour interroger les mis en cause sur ces actes supposés délictueux dont ils sont accusés  que le juge d’instruction a débarqué au club. Cette sombre histoire vient alourdir un climat déjà très plombé en raison de la gestion jugée chaotique de M., un proche de ce dernier,  qui s’est mis à dos, par ses agissements,  de nombreux  membres et les autorités locales dont il est allé jusqu’à poursuivre en justice  certains de ses représentants.

La descente aux enfers du Sun Beach, qui tiendra son assemblée le 20 octobre prochain pour élire un nouveau président,  est à rebours de l’esprit de discrétion et de délicatesse traditionnellement cultivé par ses membres qui en prennent pour leur grade. Les tribulations administratives et les démêlés  judiciaires de ce club élitiste, qui alimentent depuis plus d’un an les conversations au rythme des rumeurs et autres indiscrétions, agacent plus d’un. Le feuilleton Sun Beach est loin d’être  terminé…

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