L’ex-maire de Casablanca rattrapé par la gestion des abattoirs de la ville : Mohamed Sajid abattu

Mohamed Sajid.

La nouvelle s’est répandue au cours de la matinée du mercredi 31 juillet comme une trainée de poudre: Mohamed Sajid interrogé par la BNPJ. L’ex-secrétaire général de l’UC était l’invité des enquêteurs en sa qualité d’ancien maire de Casablanca- information confirmée plus tard dans la journée par son parti – sur laquelle il a régné pendant deux longs mandats (septembre 2003-septembre 2015). Une gouvernance décennale émaillée forcément de dysfonctionnements et d’actes de mauvaise gestion, voire de concussion, monnaie courante dans la démocratie locale nationale depuis longtemps naufragée.

L’ex-secrétaire général de l’UC (2015-2022) et ancien ministre du Tourisme et de l’Artisanat (2017-2019) sous le gouvernement de Saad Eddine El Othmani a été rattrapé notamment par la gestion jugée douteuse des nouveaux abattoirs de Casablanca où une série d’anomalies ont été relevées par un rapport de la Cour des comptes de 2013, rendu public deux ans plus tard. Anomalies constatées dans le contrat de gestion délégué signé en 2008 entre le Conseil de la ville et un nouveau prestataire privé qui n’est autre que la filiale marocaine du Turc Unlüer. Premier acte surprenant, l’entreprise rompt de manière unilatérale en 2015 le contrat d’exploitation alors que celui-ci courait jusqu’ à 2018. Deuxième irrégularité, Unlüer Maroc s’est octroyé le droit de faire appel, sans que cela ne soit officialisé par aucune convention, à un deuxième prestataire du nom de ALIV pour l’exploitation des espaces des abattoirs, notamment la salle de découpe qu’il a équipé « avec un matériel adapté à l’activité d’ALIV», pointe l’enquête de la Cour des comptes. Troisième coup de canif aux engagements pris, l’entreprise turque n’a pas réalisé les investissements consignés dans le contrat de gestion signé avec le Conseil de la ville, selon la juridiction dirigée alors Driss Jettou.

Les magistrats de la Cour des comptes ont découvert un autre pot-aux-roses, les factures d’eau et d’électricité entre 2008 et 2011 ont été réglées par la commune alors que ces dépenses étaient normalement à la charge du délégataire. 

Ces défaillances cachent-elles des faits de corruption, des actes de malversation et d’incurie? Seule l’enquête de la BNPJ, qui a entendu d’autres protagonistes du dossier, le dira. En attendant, M. Sajid, 76 ans, réputé homme intègre, est inquiet. Normal. Rattrapé par cette histoire d’ abattoirs qui dégage des relents peu ragoûtants, il ne sait pas à quelle sauce il sera mangé…

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