«Marche de la dignité» de Aït Bouguemaz : Un militant du développement durable témoigne…

Ait Bouguemez est partie intégrante du Géoparc de M'Goun qui a reçu le label "GLOBAL GEO-PARK.

Patrick Simon *

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En tant qu’expert développeur, je tiens d’apporter mon entière solidarité aux revendications sociétales des populations des Ait BOUGMEZ et vallées attenantes dans le cadre des programmes UNESCO des Géoparcs mondiaux ! Cette région est partie intégrante de Géoparc du M’Goun qui a reçu le label « GLOBAL GEOPARK » lors d’une cérémonie au Canada en septembre 2014 !

J’apporte cette solidarité, en ma qualité d’expert pour avoir participé avec le Ministère de l’Intérieur, Province d’Azilal et le Ministère du Tourisme dans le cadre du Partenariat Franco Marocain, au dossier de la « Grande Traversée de l’Atlas Marocain» (GTAM), ayant eu à labeliser les gites et Maison d’hôtes des vallées des AIT BOUGMEZ et de la Zaouiat AIT AHANSAL !

 En tant qu’expert en matériaux locaux aussi bien qu’en développement territorial, tout autant qu’en tant que membre fondateur de l’Association Marocaine des Guides et Accompagnateurs de Montagne (AMGAM), pour ce qu’était l’assurance d’un développement durable pour cette région, avec la création de l’école de formation des guides accompagnateurs de montagne de TABANT, nous avions eu à définir et à garantir aux populations avec Monsieur le Gouverneur, et les autorités locales de l’époque les termes d’un développement de la Grande Traversée de l’Atlas Marocain, visant des objectifs éco-sociaux ambitieux au service des populations. 

Nous cherchions en cela par la niche de tourisme de montagne incluant l’ensemble des métiers de montagnes, à promouvoir un tourisme durable qui devait par ses retombées bénéficier aux populations locales, préserver l’environnement et valoriser le patrimoine culturel de la région. 

Les principaux objectifs étaient de natures socio-économiques, pour un développement local ! Le programme visait à améliorer les conditions de vie des habitants des montagnes de l’Atlas, en créant des opportunités économiques durables liées au tourisme et incluait bien entendu le développement de ce que sera devenu pour tous « la vallée heureuse de AIT BOUGMEZ » 

Cela se définissait par la création d’emplois dans des secteurs comme l’hébergement, la restauration, l’accompagnement touristique, et l’artisanat local, la gestion des terres et agriculture et arboriculture. Une diversification économique en visant à réduire la dépendance des populations locales à l’agriculture et à l’élevage et en proposant de nouvelles sources de revenus par ce tourisme de montagne grâce à l’hébergement avec maisons d’hôtes et gîtes agréés Chez l’Habitant pour peu que le respect des obligations techniques demandées soient respectées pour être agréés. 

Un renforcement du lien social encourageait les échanges entre les habitants et les visiteurs, favorisant ainsi la valorisation du patrimoine immatériel (langue, traditions, artisanat etc.) et en cela fument bien soutenu par la communication générée par Titouan LAMAZOU et son amie Karin Huet avec leur participations actives pendant tout un hiver de 1982, cela grâce avec les publications qui en découla telles ses œuvres inspirées de leurs séjours dans la vallée notamment :

*- « Sous les toits de terre » (avec Karin Huet) et 

*- « Onze lunes au Maroc ». Publications qu’Il a documenté de la vie quotidienne, de l’architecture en pisé et avec le patrimoine local de cette vallée berbère à travers ses dessins, peintures et carnets de voyage. 

Le livre des « ONZE LUNES AU MAROC » (avec Karin Huet) raconte tout particulièrement leur expérience dans les vallées des AÏT BOUGMEZ et AÏT BOU OULLI, mettant en lumière la vie des femmes berbères et le cycle des saisons et des travaux agricoles. 

Titouan LAMAZOU a également réalisé des carnets de voyage et des dessins de l’architecture locale, notamment des ksour et des kasbahs. L’on peut attester que l’œuvre de LAMAZOU sur les Aït Bougmez a une valeur documentaire et ethnologique importante, témoignant du patrimoine architectural et de la vie quotidienne de cette vallée berbère. Il a su capturer la beauté et la spécificité de cet art populaire à travers ses dessins, peintures et photographies.  

L’ensemble de ces démarches ont été conçues à la base pour des répartitions équitables des bénéfices de ce programme qui n’avait pour but que de garantir des retombées économiques du tourisme profitant à l’ensemble de la population, et pas seulement à quelques acteurs.

C’est en ce sens que l’aspect environnemental du projet au travers du Tourisme durable engageait de promouvoir un tourisme respectueux de l’environnement, minimisant son impact sur les écosystèmes fragiles de l’Atlas et respectant les conditions des personnes qui par leurs actions pour la préservation de la biodiversité, de la faune et de la flore locales, en sensibilisant les visiteurs et en mettant en place : *- des pratiques respectueuses visant une gestion durable des ressources naturelles (eau, bois, etc.) pour éviter leur surexploitation !  

*- gestion des déchets en encourageant la réduction, le recyclage et la valorisation des déchets liés à l’activité touristique ! 

*- sensibilisation aussi bien chez les habitants que chez les visiteurs à l’importance de la protection de l’environnement définissant ainsi la Grande Traversée de l’Atlas Marocain conçue comme un projet de développement global, qui alliait tourisme, développement économique, préservation de l’environnement et valorisation du patrimoine culturel et garanties sociétale pour les populations.

Ce programme était déjà annonciateur de la « Déclaration internationale des droits de la mémoire de la Terre » de Gui MARTINI amenant au concept des Géoparc mondiaux ! En cela avec ma diffusion d’un cahier des charges de la construction en terre pour l’Atlas dans le cadre de mes expertises pour le GTAM, je définissais déjà mes volontés de besoins en durabilité et stabilisation des populations dans ces montagnes, sous conditions des besoins en infrastructures Santé et Education qui devaient suivre !

En tant qu’opérateur économique en aviation touristique, j’ai eu le privilège de créer le Parachutisme Civil au Maroc qui depuis aura permis à l’Aérodrome de BENI MELLAL (Anciennement ECOLE DE LA RAM pour planeurs) de se positionner comme niche du Parachutisme européen au Maroc, agrémentant en cela les activités d’animations du Géoparc du M’Goun qui aura profité de l’ensemble de ses structurations!

Ayant dés 2012 pris parti de mettre en œuvre le Projet de Géoparc du Jbel Bani, je me suis, nous nous sommes toujours attachés, avec nos équipes pérennes de l’AMDGJB pour ce qui est des formes de développement du Territoire Soutenable du Géoparc Jbel Bani, à considérer ses inclusions et intégrations comme véritables fondements et besoins primordiaux pour, ce qui est du développement territorial durable pour ces régions reculées et pour lesquels sans définitions des infrastructures d’éducations et de santé il ne serait même pas pensable de penser développement!

Le Géoparc du M’Goun, par son agrément Unesco, refinancé par de nouveaux Crédits Suisses et de la SMIT de trente millions de dirhams pour restructurer ce que nous avions pu mettre en place pour le programme G T A M se doit à priori s’associer de notre humble avis aux efforts concédés par Monsieur le Gouverneur pour répondre aux revendications ainsi exprimées par cette marche populaire de convictions !

* Président de l’Association Marocaine de Développement du Géoparc Jbel Bani.

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