La candidature tripartite Maroc-Espagne-Portugal pour l’organisation de la Coupe du monde 2030 a reçu des évaluations très positives dans le rapport de la FIFA. Avec une note globale de 4,2 sur 5, le dossier est salué pour sa qualité, et les stades marocains ont obtenu les meilleures évaluations.
Laila Lamrani
Le rapport d’évaluation de la FIFA de la candidature tripartite Maroc-Espagne-Portugal pour la Coupe du Monde 2030 met en lumière de nombreux points forts de cette candidature, avec notamment des notes très positives attribuées aux infrastructures marocaines, notamment les stades.
Dans son évaluation de la candidature tripartite Maroc-Espagne-Portugal pour la Coupe du Monde 2030, la FIFA a attribué des notes très positives aux infrastructures marocaines. Les six stades proposés par le Royaume ont décroché des notes allant de 4,0 à 4,3 sur 5, démontrant leur capacité à répondre aux exigences d’un événement sportif d’envergure internationale.
En tête de liste, le Grand Stade Hassan II cde Benslimane, en cours de construction, a obtenu une note de 4,3 sur 5, ce qui en fait le stade le mieux « scoré » aux côtés de stades iconiques espagnols, le Santiago Bernabeu de Madrid ou le Camp Nou de Barcelone.
Le nouveau stade marocain est conçu pour accueillir des matchs majeurs, notamment l’ouverture ou la finale. Les autres infrastructures marocaines, notamment le Stade Moulay Abdellah de Rabat et le Complexe sportif de Fès, ont été notées à 4,1 sur 5, tandis que les stades d’Agadir, Tanger et Marrakech ont reçu une évaluation de 4,0 sur 5. Ces résultats les placent au-dessus de certains stades espagnols comme l’Estadio Municipal de La Corogne, noté à 3,4 sur 5, l’une des plus basses de la liste.
Ces évaluations reflètent une homogénéité dans la qualité des infrastructures marocaines, bien que des ajustements soient nécessaires pour atteindre les standards optimaux fixés par la FIFA, notamment en termes de logistique et d’accessibilité. En attendant la Coupe du Monde 2030, cinq de ces stades accueilleront la Coupe d’Afrique des Nations 2025, laquelle offre une opportunité de test grandeur nature avant le tournoi planétaire.
La candidature tripartite Maroc-Espagne-Portugal pour la Coupe du Monde 2030 prévoit une vaste gamme d’options d’hébergement, et le Maroc, en particulier, se distingue par son engagement fort et ses infrastructures de qualité . Le pays propose 94 hôtels pour les camps de base des équipes et 80 hôtels spécifiques aux sites de compétition, avec des installations réparties sur tout le territoire, à proximité des stades et des sites d’entraînement. Selon la FIFA, les établissements hôteliers marocains proposés semblent de bonne qualité et satisfont, voire dépassent, les exigences minimales pour accueillir les groupes de base.
Le Maroc affiche un taux d’engagement élevé dans la signature des accords d’hébergement avec la FIFA, un signe clair de la préparation de son secteur hôtelier. En effet, plus de 90 % des hôtels nationaux sélectionnés ont déjà signé ces accords, ce qui contraste avec l’engagement moins prononcé des secteurs hôteliers espagnol et portugais. Cet engagement est renforcé par le soutien direct du ministère marocain du Tourisme, qui a facilité la collaboration avec les hôteliers locaux, en prévision d’une croissance continue de l’industrie touristique et de la construction de nouveaux hôtels avant 2030.
Les villes marocaines telles que Rabat, Casablanca, Marrakech et Agadir offrent également une répartition optimale des hôtels, la majorité étant situées à moins de 20 minutes des sites d’entraînement et des stades. Ces villes bénéficieront également de leur proximité avec d’autres grands centres urbains. Par exemple, Fès et Tanger, bien que présentant une capacité d’hébergement plus restreinte, pourront compter, d’après la FIFA, sur la proximité de Casablanca et Rabat pour pallier cette contrainte, et offrir aux spectateurs la possibilité de trouver facilement un hébergement.
Connectivité internationale et transport interurbain
L’évaluation de la FIFA de la candidature tripartite pour la Coupe du Monde 2030 porte également sur l’accessibilité internationale, qui représente 60 % de la notation dans le volet relatif aux transports. Dans son rapport, la Fédération internationale relève que la candidature tripartite Maroc-Espagne-Portugal présente des aéroports internationaux répartis sur les trois pays. Au Maroc, les aéroports de Casablanca et Marrakech sont identifiés comme les principaux points d’entrée.
Selon la FIFA, le Maroc a engagé des investissements substantiels pour moderniser ses infrastructures aéroportuaires en vue de répondre à la demande croissante du trafic international. D’après l’instance de football , l’aéroport Mohammed V de Casablanca et celui de Marrakech devraient doubler leur capacité d’ici 2030 pour atteindre un total combiné de 37,5 millions de passagers. Ces projets visent à faire de ces deux aéroports des hubs incontournables pour les voyageurs internationaux, soutenus par des stratégies de coopération avec des compagnies aériennes et des initiatives touristiques.
Concernant la connectivité interurbaine, le Maroc bénéficie d’un réseau de transport bien développé, notamment dans ses grandes villes comme Casablanca et Rabat. Le rapport de la FIFA souligne que ces métropoles disposent de systèmes multimodaux efficaces, avec tramways, lignes de bus et trains à grande vitesse. À Casablanca, par exemple, des liaisons de transport public à grande capacité relient les aéroports, le centre-ville et les stades, facilitant ainsi la mobilité pour l’événement.
Cependant, des défis se posent pour Agadir, Fès et Tanger, où le réseau de transport public existant devra être renforcé pour répondre aux exigences de la Coupe du Monde. Le rapport précise que des mesures supplémentaires seront nécessaires pour améliorer la connectivité, notamment en matière de lignes de bus rapides et de tramways. Ces efforts visent à garantir une accessibilité fluide et à répondre aux besoins logistiques du mondial.
Dans son rapport d’évaluation de la candidature conjointe du Maroc, de l’Espagne et du Portugal, la FIFA évoque un niveau de risques généralement modéré pour la compétition. Bien que certains critiques aient pointé des engagements jugés insuffisants ou flous concernant les droits de l’Homme, le rapport souligne que les trois pays « font état d’une bonne compréhension des exigences en matière de droits humains ». Il en ressort une base solide pour la gestion des risques liés à la compétition, avec des mesures ciblées sur le respect des droits du travail, la liberté d’expression, la diversité et la lutte contre la discrimination.
Les trois pays organisateurs ont également affirmé un engagement « fort et réaliste » en faveur du développement durable, en s’engageant à respecter l’Accord de Paris et la norme ISO 20121, dédiée à la gestion responsable des événements. Sur ces aspects, la FIFA considère les risques comme « faibles ».
Cependant, le rapport signale que des risques modérés sont associés à deux domaines clés : les infrastructures et le cadre juridique. Les projets d’envergure, en particulier au Maroc et en Espagne, et la densité des sites, notamment au Portugal et en Espagne, ont conduit la FIFA à évaluer un « profil de risque légèrement élevé ». Ce constat est tempéré par la qualité des plans d’action et les compétences des équipes en charge des projets, éléments qui constituent de réels facteurs d’atténuation des risques.