On ne sait pas si l’opération relève juste de la com ou s’agit-il d’une initiative réellement à fort impact social ? Il s’agit de la campagne « poisson à prix raisonnable » évoquée samedi 22 février par la secrétaire d’Etat chargée de la Pêche maritime Zakia Driouich. Objectif proclamé : Permettre aux Marocains d’accéder pendant le Ramadan aux produits halieutiques au meilleur prix. Ces derniers, très prisés pendant le mois sacré, affichant des tarifs hors de portée pour les familles défavorisées et même pour les ménages à moyens revenus. Pour que le poisson soit abordable pour le plus grand nombre, les initiateurs de l’opération s’engagent sur la mise sur le marché de 4000 tonnes de poisson congelé et la mobilisation de 1.000 points de vente dans environ 40 villes du pays.
Dit autrement, les gros poissons mettent momentanément en sourdine leur appétit d’ogre pour permettre au petit peuple de ne pas seulement manger du poisson noble avec les yeux dans un pays doté tout de même d’un littoral de 3500… Cette opération n’est pas nouvelle. Elle a été lancée pour la première fois à Agadir en 2019, le titulaire du portefeuille de l’Agriculture de l’époque, Aziz Akhannouch, a avait convaincu des armateurs de la pêche hauturière d’inonder marché de leurs captures congelées à bord sans passer par les intermédiaires connus pour contribuer grandement au renchérissement des produits de la mer. Dans certaines villes comme Casablanca, l’initiative a fini en queu de poisson, une foule d’intermédiaires ayant pris à partie des armateurs qui ont dû rebrousser chemin. En l’absence d’un feed back sur les résultats de ce genre de campagne ponctuelle qui gagnerait à devenir la norme et non l’exception, il est judicieux de s’interroger sur son impact réel sur les prix dans le commerce et la cible qu’elle touche ainsi que son ampleur.