Le torchon brûle sérieusement entre le secrétaire général du PAM Abdellatif Ouahbi et le député du parti de Laâyoune Mohamed Salem Joumani. Les relations entre les deux hommes sont devenues exécrables depuis que ce dernier a fait l’objet d’une mesure d’expulsion des rangs du parti prise par le Bureau politique. Motif déclaré : la suspension par l’élu du paiement de ses cotisations au parti en guise de protestation contre sa marginalisation par M. Ouahbi.
L’affaire aurait dû en rester là mais M. Ouahbi, connu pour ne pas savoir tenir sa langue, retourne le couteau dans la plaie en commettant une attaque frontale contre son adversaire lors d’une réunion du Conseil national du PAM du 8 juillet. Le patron du parti a surpris plus d’un membre en affirmant «détenir des dossiers compromettants contre lui » et qu’il ne souhaitait pas « les ouvrir». Ce n’est pas une menace à peine voilée. C’est une charge claire et violente de la part de celui qui n’a pas précisé avec quelle casquette il parlait. Celui de leader du PAM ou de ministre de la Justice ? La querelle qui s’envenime prend une dimension politique après que les élus PAM de la province de Laâyoune eurent émis un communiqué de solidarité avec leur collègue contre la direction du parti. Vu le contexte et le profil du député exclu, l’affaire est considérée comme sensible avec un risque qu’elle se retourne contre le PAM et son patron, à quelques semaines de la tenue de son congrès. En effet, Salem Joumani n’est pas un élu lambda, Ii fait partie d’une puissante famille de notables de Laâyoune issue de la tribu des Rguibat, rendue célèbre par le patriarche Khatri Ould Sidi Saïd El Joumani. Popularisé dans le Maroc des années 80 et 90 par un très riche répertoire de blagues que son personnage a inspiré…