Les chantiers d’infrastructures colossaux lancés tous azimuts par le Maroc sont une aubaine pour le secteur cimentier qui pourra ainsi stimuler sa croissance ralentie ces dernières années par une série de crises.
Après une période de tassement de l’activité dans le domaine des BTP et de l’immobilier impacté par une série de crises (sanitaire en 2020 et inflationniste en 2022), le secteur cimentier commence à voir le bout du tunnel avec des perspectives de croissances considérables. C’est ce qui ressort d’une note de Atlas Capital de juin 2024. La société de bourse recommande à l’achat le titre de Lafarge Holcim Maroc en livrant un certain nombre d’arguments qui corroborent son analyse du marché. A commencer par les leviers de croissance dont dispose les opérateurs du ciment : les grands chantiers d’infrastructures dans divers secteurs en relation avec l’organisation par le Maroc de la Coupe d’Afrique des Nations 2025 et à la Coupe du Monde 2030 au Maroc, le programme de reconstruction sur cinq ans des zones touchées par le séisme d’Al Haouz et la reprise du secteur immobilier, soutenue par le nouveau programme gouvernemental d’aide au logement (2024-2028). La filière cimentière devrait toucher les dividendes de ces programmes de développement et stimuler ses ventes. Ces dernières « devraient croître à un taux annuel moyen d’environ 8,5 % entre 2024 et 2028 », lit-on dans l’avis de Atlas Capital qui rappelle qu’un « tel niveau de croissance a déjà été observé et même dépassé, lors de la période prospère de 2005 à 2011.»
L’horizon devient plus dégagé pour les cimentiers cotés à la Bourse de Casablanca, principalement au leader du marché, qu’est Lafarge Holcim Maroc. Né de la fusion en 2016 de Lafarge Ciments et Holcim Maroc, il est fort d’une capacité de production annuelle de 14 Mt.
Les crises sanitaire de 2020 et inflationniste de 2022, qui ont plombé le secteur de la construction, sont désormais derrière nous. Preuve, « les ventes ont repris une tendance positive au cours du troisième trimestre de l’année 2023 (+3,6%), mettant ainsi fin à trois trimestres consécutifs de baisse », lit-on dans la note Atlas Capital.Dans cette nouvelle dynamique, Lafarge Holcim Maroc (LHM) qui dispose d’une position privilégiée profite de sa capacité de production excédentaire pour consolider éventuellement ses exportations, principalement vers les pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre. « La demande de ciment est forte [ dans ces pays] en raison du développement rapide des infrastructures et de la construction », font remarquer les rédacteurs de l’étude de Atlas Capital.