Les images de pèlerins morts abandonnés dans les rues de la Mecque, qui ont tourné en boucle sur les réseaux sociaux, ont choqué plus d’un. Ce qui interpelle directement les autorités saoudiennes sur l’absence de la prise en charge sanitaire d’urgence dans l’un des plus grands rassemblements humains de la planète ( du 14 au 19 juin 2024, 1,8 millions de fidèles se sont rendus en pèlerinages à la Mecque). Les pouvoirs publics saoudiens se sont empressés d’accuser les fortes chaleurs qui frôlait les 50 degrés celsius pour escamoter les défaillances révélées au grand en matière d’assistance médicale rapide. Tout en arguant que les pèlerins qui ont succombé a ces fortes chaleurs sont irréguliers, n’ayant pas obtenu l’autorisation officielle de leurs pays pour accomplir le cinquième pilier de l’islam. Mais est-ce une raison pour laisser mourir des gens sans leur apporter les secours nécessaires ? Les températures extrêmes, la seule cause incriminée, ont fait 1301 décès, selon un décompte fourni dimanche 23 juin par le gouvernement de Riyadh. Plusieurs pays comme la Jordanie, la Tunisie, l’Égypte, l’Iran, le Sénégal et dans une moindre mesure le Maroc ont signalé des morts, pour la majorité des personnes âgées, parmi leurs délégations. « Malheureusement, le nombre de morts a atteint 1 301, dont 83 % n’étaient pas autorisés à accomplir le hadj. Ils avaient parcouru de longues distances sous le soleil, sans abri adéquat ni confort », a indiqué l’agence de presse officielle saoudienne SPA. Pour sa part, le ministre de la santé saoudien, Fahad Al-Jalajel, a qualifié de « réussite » la gestion du pèlerinage. Il a déclaré à la même agence de presse que le système de santé avait « fourni plus de 465 000 services de traitement spécialisés, dont 141 000 services à ceux qui n’ont pas obtenu l’autorisation officielle d’effectuer le hadj». Sur les réseaux sociaux, certains pèlerins marocains ont témoigné d’une expérience client désastreuse en termes de qualité d’hébergement et de disponibilité de moyens de transport alors qu’ils ont payé pour chacun plus de 100.000 DH leur séjour spirituel. Le business du pèlerinage est hautement juteux pour l’Arabie saoudite mais les prestations, dont la qualité laisse souvent à désirer, sont souvent surpayés par rapport au service fourni par les différents prestataires. Sacrée affaire!
- jeu, 21 novembre 2024