Cela se voit que Vladimir Vladimirovitch Poutine s’ennuie à mort et qu’il a besoin de divertissement pour déstresser de la guerre en Ukraine et ses incertitudes…
Sinon comment expliquer le déplacement, dans le cadre d’une visite d’État effectuée le jeudi 15 mal, de Abdelmajid Tebboune à Moscou et le numéro de guignol hors du commun auquel il s’est livré tout au long de son séjour devant le tsar russe ?
Parions que celui-ci aurait franchement rigolé aux larmes dans un autre contexte affranchi du décorum et autres convenances politico-diplomatiques. Face aux inepties débitées par Tebboune qui ont fait le tour des réseaux sociaux, il s’est contenté d’esquisser des moues qui en disent long sur son état d’esprit, se demandant s’il a affaire à un chef d’Etat sérieux ou rigoureux ou à un guignol en vrai qui cherche à l’amuser ?
Une séquence de la conférence de presse conjointe marquée a été ressentie par Poutine comme une grosse stupidité: « Je déduis des paroles de son excellence le président Poutine qu’il est l’ami de la planète entière ». Cette perle signée Tebboune, qui a dû déclencher l’hilarité générale jusque chez les martiens, mérite largement sa place dans le bêtisier universel 2023. Degré zéro de la politique. Degré zéro de la jugeote. Degré zéro de la consistance. Un naufrage diplomatique en direct amplifié par sa méconnaissance de l’histoire de son propre pays en faisant de l’émir Abdelkader le récipiendaire de l’Ordre de l’Aigle Blanc des mains de Nicolas II alors que cette distinction lui a été remise en vérité par Alexandre II comme l’a si bien rappelé Vladimir Poutine. Avant que Abdelmadjid Tebboune dans une tentative grotesque de corriger son hôte ne fasse étalage de son immense inculture.
Farce de frappe
Inconsistance politique. Inculture historique. Pathétique. Stimulé par l’originalité de ses perles, le Tebboune décide en roue libre de ne pas s’arrêter en si bon chemin. Alors là, il se surpasse, visiblement décontenancé par un Poutine impassible, en faisant de la Russie le défenseur de «notre liberté» et de «l’indépendance» de l’Algérie par le biais de «notre armement».
Ah bon! On apprend des choses intéressantes avec Tebboune, à savoir que l’armée algérienne, qui se targue d’être le protecteur de ses frontières, est juste là pour le décor… Quid de « un million et demi de martyrs » morts selon la version officielle pour la souveraineté du pays ? On savait depuis longtemps que ce récit relevait de la pure fable. Tebboune vient d’en administrer la preuve. Le sang du général Saïd Chengriha n’a dû faire qu’un tour… Ca va barder en Algérie. Là-bas, entre colère et stupeur, on n’en revient toujours pas. En plus du ridicule dont il a couvert son pays, Tebboune est revenu bredouille de son voyage de Russie où il a signé avec son homologue juste une «déclaration sur un partenariat stratégique approfondi», à l’identique de celui paraphé en 2001. Outre le secteur des hydrocarbures, le renforcement de la coopération portera sur le domaine militaire, selon une dépêche de l’agence Tass. Soit l’acquisition de l’armement qui permettra de verser des montagnes d’argent dans la machine de guerre de Poutine contre l’Ukraine. Le prix de la protection de l’ours russe de son petit satellite maghrébin? Or, le président algérien s’était engagé auprès des occidentaux sur le renforcement des relations économiques de son pays avec la Russie et de ne pas lui acheter de matériel militaire. Ce qui est bien avec le président élu… des généraux à la tête d’un pays très peu fiable c’est qu’il est sans filtre. Sincère jusque dans ses insanités en série et ses sorties hasardeuses qui tournent souvent au tragi-comique. Celles-ci sont tellement nombreuses qu’on en oublie. On retient quand même son fameux «l’Algérie est une force de frappe que le monde entier calcule». Il voulait certainement dire une farce de frappe qu’il a ressortie en Russie en proposant la médiation algérienne dans le conflit russo-ukrainien alors que les décideurs algériens ont montré leur incapacité de résoudre les pénuries de certains produits de base qui frappent régulièrement la population. Défense de rire !