Un incendie mystérieux a ravagé le restaurant Le Béret, une brasserie chic, située sur la corniche casablancaise, propriété de la famille Berrada Sunni. Sinistre d’origine accidentelle, criminelle ou intentionnelle ? Les spéculations vont bon train. Le Canard sur des charbons ardents a fourré son bec dans ce dossier brûlant….
Un incendie mystérieux a ravagé le restaurant Le Béret, un établissement fréquenté par une clientèle select, situé sur le boulevard de la Corniche à Casablanca. Selon des témoignages de voisinage, le feu s’est déclaré entre 5 heures et 6 heures du matin du vendredi 19 janvier. A cette heure-ci, ce n’est pas le coup de feu pour les cuisines, donc pas de risque de pertes humaines. Aucune victime n’est à déplorer puisque les derniers clients étaient déjà partis depuis longtemps quand les flammes se déchaînent. Mais côté dégâts matériels, les pertes sont considérables comme en témoignent les photos et les vidéos du sinistre. La zone détruite par le feu compte huit restaurants de différentes spécialités.
Déployé sur une superficie d’environ 5000m2, le complexe culinaire est dimensionné pour recevoir 2.000 personnes. En plus du Béret ( une brasserie française), Beach Mama, The Cloud, Y’opa, Bonb’o, Louna et Coco Lounge. Mais qu’est ce qui a pu déclencher ce feu énigmatique ? Quelle est son origine exacte ? Criminelle, accidentelle ou volontaire ? On ne le saura peut-être jamais. Certaines sources non officielles évoquent l’hypothèse d’un court-circuit. Mais au vu des images des dégâts aussi bien dans le mobilier que la structure en bois, on a l’impression que les lieux ont été bombardés. Les ravages provoqués seraient-ils dus à un tir de missile raté lancé par les rebelles houthis ? Ces derniers auraient-ils à ce point loupé leur cibles maritimes qui se trouvent en Mer rouge ? est-on tenté de penser. Auraient-ils déclaré la guerre au Maroc sans qu’on le sache ? !
Le trouble est de mise surtout qu’aucune explication n’a été fournie par les patrons qui ne sont autres que la famille Berrada Sunni, propriétaire du groupe Palmeraie Développement. Le management du complexe de restauration s’est contenté de rendre public un communiqué laconique qui raconte que «dès l’alerte, le service d’incendie et de sécurité du Complexe Corniche s’est mobilisé à cet effet pour déclencher le plan d’urgence» tout en affirmant que tout sera mis en œuvre pour que ses clients puissent revenir dans les meilleurs délais et conditions.
Circulez, il n’a y a rien à voir…
En attendant, il convient de constater que les business des Berrada Sunni ont la malchance d’être régulièrement victimes d’incendies. Le 15 juin 2004, un feu a ravagé l’usine Dolidol de Aïn Sebaa, spécialisée dans la fabrication des matelas. Les assureurs Wataniya et Wafa assurance avaient estimé à l’époque le montant des dommages matériels à environ 100 millions de DH. « Dans les affaires d’incendies, les compagnies d’assurance ne se cassent pas trop la tête, se contentant de désigner un expert dont le rapport aboutit systématiquement à une indemnisation de la victime alors qu’ils ont la possibilité faire appel á la police scientifique en cas de soupçons», indique un expert du secteur qui en explique la raison : Les assureurs sont généralement assurées auprès des sociétés de réassurance qui prennent en charge moyennant finance une bonne partie des risques qu’ils couvrent dans les pays où ils exercent.
Ce qui permet de partager le risque en limitant justement les engagements financiers de l’assureur en cas de sinistres comme les incendies. «Certains assurés indélicats, dont l’affaire marche mal ou bat de l’aile, en profitent pour être tout le temps dans le feu de l’action », ajoute notre interlocuteur. Cela doit les r-assurer… Et les encourager à être constamment dans le feu de l’action…
Les assureurs face aux incendies…
En matière d’investigation post-incendie, l’analyse des signes objectifs permet assez facilement de démontrer qu’une origine n’est pas accidentelle : présence de plusieurs foyers primaires, absence de source d’ignition sur la zone de départ, détection d’accélérant, propagation anormalement rapide de l’incendie…
D’autres éléments peuvent également alerter l’expert dans ses investigations :
L’heure du départ : la grande majorité des incendies volontaires ont lieu entre 22h et 6h.
La localisation du point d’origine :
Pour les entreprises : zone d’activité (47%) ; stockage (33%); bureaux (9%)…
Pour les établissements scolaires : vestiaires/toilettes (59%); salle de classe (12%)…
Habitations : chambres (18%), cuisine (10%)…
Des circonstances inhabituelles : Imprudence grave ou anormale, absence de traces des biens déclarés sinistrés, absence d’effraction… Toutefois, même si l’intervention d’un enquêteur privé peut permettre d’apporter un faisceau d’indices supplémentaires, il reste souvent très compliqué de prouver avec certitude l’identité de l’auteur d’un incendie.
Or les incendies volontaires ont des conséquences financières importantes notamment parce que l’incendiaire recherche la destruction totale d’un bien. On estime généralement qu’un incendie volontaire a un coût dont le coefficient est 2 à 3 fois supérieur à un incendie d’origine accidentelle, notamment parce que l’utilisation d’accélérant rend souvent incontrôlable la propagation des flammes.
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