Selon des études de faisabilité réalisées par le ministère de l’Intérieur et dont les grandes lignes ont été présentées mardi 4 mai devant la Commission de l’intérieur, des collectivités territoriales et de la politique de la ville à la Chambre des représentants, un hectare de cannabis cultivé à des fins médicinales rapporterait la bagatelle de 110.000 DH! Soit beaucoup plus que la même superficie de blé qui génère, elle, pour le fellah entre 3.000 et 5.000 DH contre environ 15.000 DH pour la pomme de terre et 20.000 DH pour la tomate. Seuls les agrumes font mieux, générant à l’hectare entre 60.000 et 70.000 DH (encore que cette filière est confrontée depuis quelques années à un déficit depuis 3 ans maintenant). Dans le rendement à l’hectare, le cannabis à usage thérapeutique détrône donc toutes les cultures traditionnelles qui constituent l’ossature de l’agriculture nationale. Sans compter d’autres avantages non négligeables comme la possibilité de stockage dans des conditions optimales.
Ce qui n’est pas le cas de bien de produits agricoles comme la tomate qui sont périssables. Autre avantage et non des moindres, le marché du cannabis médical est captif et pratiquement sans concurrence contrairement aux autres produits agricoles marocains qui souffrent de nombre de restrictions pour accéder au marché européen. Les marchés naturels identifiés pour le cannabis médical marocain, très prisé pour sa qualité qu’elle doit entre autres au climat du pays et à la richesse de son sol, sont l’Espagne, le Royaume-Uni, les Pays-Bas et l’Allemagne. Avec des prévisions de recettes annuelles pouvant atteindre jusqu’à 25 milliards de dollars à l’horizon 2028. Cette manne extraordinaire en devises est appelée à augmenter de quelque 17 milliards de dollars quand la France et l’Italie auront légalisé l’usage du cannabis thérapeutique… Ces chiffres mirifiques ont de quoi faire tourner la tête aux exploitants du Royaume qui pourraient être fortement tentés par abandonner les cultures végétales traditionnelles pour opérer une reconversion dans la production de la précieuse plante. Vive la cannabiculture ?