Quoi que le taux d’incidence diminue sensiblement, Coronavirus continue à faire la une des parlotes fastidieuses. Les paroles s’envolent mais le mal est toujours là. Les gens ne cherchent plus à réparer quoi que ce soit, au contraire, ils ont tout oublié : les leçons de cette expérience sont devenues comme les cours et les cahiers de l’année d’avant; on n’en a plus besoin. La vie reprend son cours et au diable tout le reste. Les gens en ont marre des bavettes qui ressemblent à des muselières. Porter la bavette équivaut à une méfiance affichée. La contrariété dérange et pousse les gens à s’embrouiller dans leurs affabulations aussi grotesques et piètres que leur quotidien.
Les gens ressemblent à leurs smartphones : ils sont tactiles ; même les sensations et les perceptions sont tactiles. Toucher les autres est un besoin qui démange, leur parler et les convaincre ne peut se faire que par le contact direct. Et pour tout couronner, il ne manquait plus que ce passe sanitaire pour nous les briser. Et puis nom d’un vaccin, on a compris à quoi ça allait servir : à pousser les complotistes à se piquer et à dénombrer la population active par tranches d’âge. Et comme le malheur des uns fait le bonheur des autres, ce sont les contrôleurs des passes et ceux qui vous les téléchargent et impriment qui vont gratter sur tout.
Et ces crâneurs complotistes qui font les malins pour faire croire qu’ils en savent plus et mieux que les scientifiques; ils sont toujours prêts à mollarder sur tout ce qui les dépasse. La vanité les pousse souvent à se faire découvrir et à afficher leurs limites. Ce drame nous fait penser au fameux film « la purge » qui promeut l’idéologie de l’épuration de la race humaine par la tuerie institutionnalisée et organisée. C’est à croire que le vaccin est le meilleur moyen pour se débarrasser des laissés-pour-compte qui soi-disant dilapident les ressources de leurs pays. Et puis un malheur n’arrive jamais seul ; avec cette pandémie, les prix des produits ont sacrément gonflé et s’affichent comme une bombe à retardement, mais rien n’empêche les gens de s’aligner scandaleusement et de continuer à râler pour se consoler. Plus les prix augmentent, plus les gens paniquent et s’excitent à l’idée de mettre le paquet de peur que les produits ne s’épuisent ou que les prix ne soient rehaussés. C’est en quelque sorte la logique insane de la passivité acquise et endémique. Comme toujours, ce sont les charognards qui profitent de cette situation. Tout le monde veut tourner la page et oublier ce chapitre, mais personne ne contrôle rien parce que nous pataugeons tous dans l’illusion de notre vie qui ne tient presque à rien ou, du moins, qu’à un fil. Casablanca, 10 novembre 2021.