Adieu madoff !

Bernard Madoff les aura eu jusqu’au bout, en ne purgeant pas sa peine jusqu’à son terme ! Ce qui, Lhaj Miloud vous le concède, était assez prévisible vu que l’homme avait été condamné en 2009 à… 150 ans de prison ! Alors qu’il était déjà âgé de 70 ans ! Vicieux, non ? Lhaj Miloud ne comprend pas comment des juges peuvent condamner un vieillard, au nom d’une société qui se veut démocratique, à un siècle et demi de prison ? Quels que soient ses crimes par ailleurs ! Une volonté sadique de ne lui laisser aucun espoir, si minime soit-il, de retrouver un jour la liberté ? Parce que, même avec une réduction de peine de 100 ans, le compte n’y serait toujours pas ! Autant le condamner directement à la chaise électrique, à la pendaison ou à la décapitation, en fonction des spécificités locales ! Une mort rapide et bien plus clémente que celle qui consiste à tuer un être humain à petit feu, sans compter le coût que cela représente pour le contribuable !

Et puis, entendons-nous bien, l’homme n’est pas un serial killer ou un criminel de guerre, mais une personne respectable, qui fréquentait les plus grands… Madoff était un autodidacte, arrivé du fait de son seul génie, aux plus hauts sommets de la finance mondiale, et devenu président d’une des principales sociétés de Wall Street ! Un financier audacieux qui allait se transformer en escroc en col blanc en poussant le système jusqu’à ses dernières limites… Son crime ? Le montage d’une escroquerie financière ingénieuse, dite pyramide de Ponzi, qui aurait pu susciter l’admiration du monde entier si elle n’avait effectivement laissé sur le carreau quelques milliers de malheureux milliardaires cupides ! Victimes « sado-masos », presque consentantes, que ne rebutait pas la souscription à des produits financiers aux gains mirobolants, et donc plus que suspects ! Lorsqu’on se laisse appâter par une rémunération dix fois supérieure à ce qui est proposé sur le marché, on ne peut ignorer qu’il y a anguille sous roche… Et que les produits financiers miracles du « prestidigitateur » Madoff ne risquaient pas d’être homologués par la Banque Fédérale… Et encore moins chez nous, par le « Conseil Supérieur des Oulémas » !

Les « victimes » ont joué, ils ont perdu, point barre ! A eux d’assumer! Des victimes parmi lesquels un grand nombre d’investisseurs institutionnels et beaucoup de célébrités…  Des gens suffisamment initiés à la chose financière, et non des vierges effarouchées dont on aurait abusé de la naïveté ! Ils savaient parfaitement faire la différence entre un produit financier de bon père de famille et un montage au risque inconsidéré, voué tôt ou tard à l’effondrement … Et lorsqu’on n’a pas le goût de l’aventure, et qu’on n’aime pas les sensations fortes, on place son épargne sur un compte sur carnet rémunéré au modeste taux de 2,5 % brut… Cela ne fait pas rêver mais on reste dans la légalité ! Madoff s’adressait donc à des gens rapaces, des petits malins qui cherchaient à s’enrichir plus vite que les autres… Ce qu’ont réussi à faire effectivement les primo-souscripteurs, puisque le système a tenu la route tant que de nouveaux « arrivants  » permettaient de rembourser les anciens clients…  Mais le château de cartes a fini par s’écrouler lors de la crise financière de  2008, lorsque qu’un grand nombre d’investisseurs, pris d’affolement, ont voulu récupérer leur mise.  Les sommes réclamées se montaient à 17 milliards de dollars, dont ils n’ont pu récupérer que 2,7 milliards de dollars ! Comme pour tous les systèmes financiers, tout repose sur la confiance des acteurs… Et le jour où il n’y a plus de confiance, c’est la débandade… Madoff pourrait ainsi même être considéré comme une victime collatérale de la crise financière de 2008 et de la perte de confiance des investisseurs qui s’en est suivie !

Lhaj Miloud vous laisse imaginer ce qui se passerait dans un pays où tous les déposants perdraient confiance dans les banques, et se présenteraient en même temps pour retirer leurs sous… Ce serait la faillite inéluctable du système bancaire et la banqueroute ! C’est ce qui a provoqué en partie la faillite du Liban…

Il en fût de même pour « le système Madoff », et personne ne fera croire à Lhaj Miloud que les autorités monétaires américaines n’étaient pas au courant de la dangerosité de son système… Alors, un règlement de compte ou tout simplement l’implacable revanche du « Système » qui voyait d’un mauvais œil un intrus autodidacte se taillant une place de choix parmi les grands noms de la finance ? En tout cas, Lhaj Miloud persiste à penser que la condamnation d’un homme âgé de 70 ans à 150 ans de prison relève d’un sadisme inégalé ! Et dire que l’année dernière, ses avocats avaient tenté en vain d’obtenir la libération de l’homme de 82 ans, arguant qu’il souffrait de maux chroniques, et qu’il ne lui restait plus que 18 mois à vivre… Ils avaient vu juste ! Mais la justice en avait décidé autrement… Que voulez-vous? Les victimes n’auraient sans doute pas apprécié… Des victimes dont beaucoup ont le bras long, et certainement la rancune tenace !

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