L’historien Jean Pruvost estime à seulement 150 le nombre de mots gaulois dans la langue française d’aujourd’hui. A titre d’exemple, le nom du « jeu d’échecs » vient de l’arabe « Cheikh : شيخ chaykḫe : vieillard, sage ». Du « jeu des cheikhs » au « Jeu d’échecs », il y a un gouffre et surtout la barrière du délicat tympan de l’oreille gauloise… Est déclaré vainqueur d’une partie de « jeu des cheikhs », celui qui prend le pion « cheikh » de l’adversaire : le cheikh est alors déclaré « mort » ! Cela se dit en arabe « achaykhe mate » qui se prononce en français : « Echec et mat»! En arabe le jeux d’échecs se nomme « chatranje ». L’origine du jeu fait l’objet de plusieurs hypothèses. Il connaît un grand développement au Moyen-Orient puis parvient en Occident avec l’expansion de l’islam en passant par l’Afrique du Nord et l’Espagne. Les règles modernes sont figées avec l’apparition de l’imprimerie. Ses compétitions ont été l’un des théâtres de l’opposition entre les États-Unis et l’Union soviétique pendant la guerre froide. Depuis 1948, les champions du monde sont soviétiques, et aucun joueur d’une autre nationalité n’a participé à une finale. Pour le Kremlin, c’est la marque d’une supériorité intellectuelle, d’où l’importance de cette suprématie. L’URSS a tenté de créer l’« homo sovieticus » par opposition à l’« homo novus » qui hante l’esprit de l’Occident depuis le Siècle des Lumières. S’inspirant des philosophes occidentaux et de leur idée vivifiante de l’« homme nouveau », l’URSS se lance dans la fabrication de l’« homme soviétique » parfaitement cultivé et doté d’une morale supérieure. Fin mai 1972, le Soviétique Leonid Brejnev et l’Américain Richard Nixon se sont rencontrés à Moscou pour signer le premier accord de limitation des armes nucléaires, le fameux accord Salt.
En juillet 1972, Henry Kissinger incite le prodige Fischer à défendre l’honneur des Etats-Unis face au champion soviétique Spassky. Washington triomphe, appréciant d’autant plus ce sacre que ses troupes sont embourbées au Vietnam et que pointe l’affaire du Watergate. Du côté de Moscou, de bons résultats aux Jeux Olympiques 1972 de Munich permettent de ne pas trop s’attarder sur cette défaite. Outre l’expression « échec et mat », ci-dessous une liste non exhaustive de mots d’origine arabe :
Camelote, mot familier utilisé pour qualifier une marchandise de mauvaise qualité خمل khaml : tapis de laine de chameau ; du latin médiéval camelotum (la), étoffe de poils de Chameau ; du latin camelus, du grec καμηλος kamelos ; de l’arabe جمل jamal.
Cétérac (botanique) : شتراق chotraque : fougère aux vertus médicinales.
Chadouf : شادوف chadoufe : appareil servant à puiser l’eau pour l’irrigation.
Chahid : شهيد chahide : témoin ; martyr.
Charia : شريعة shariâa : loi ; droit.
Chebec / chébec / chabec : شباك chabbake : barque à trois mats.
Chèche : شاش (ar) chache : écharpe servant de turban.
Chéchia : شاشية chachia : bonnet de feutre rouge semblable au fez.
Cheikh : شيخ chaykḫe : vieillard, sage.
Chergui : شرقية charkia : vent chaud venant de l’est.
Chérif / chérifien : شريف charife : descendant du prophète Mohamed.
Chervis : كروياء karawya : ombellifères à racine comestible ; voir carvi.
Chiite / shiite : شيعيّ chiîi : partisan, celui qui prend parti pour le calife Ali car il est gendre et cousin du Prophète Mohamed.
Chouia : dérivée primaire de l’arabe dialectal maghrébin, dérivée seconde de l’arabe classique شيء chaye : chose.
Chott : شطّ chate ; dépression contenant un lac salé.
Civette : زباد zabade ; écume ; musc parfumé ; par métonymie : l’animal qui produit ce musc, chat musqué. Le mot civette en botanique vient du latin.
Clebs / clébard (argot) : كلب kalb ; chien. (À suivre)