Le mot français « chiffre » est une mauvaise prononciation du mot arabe « siffre » qui veut dire zéro ! Du zéro au chiffre, un voyage qui valut au pape savant Sylvestre II d’être accusé de sorcellerie par l’église elle-même ! Au commencement, le zéro n’existait pas : il s’agissait de compter, d’énumérer, d’évaluer des choses du réel, et l’on n’a pas besoin du zéro pour dire qu’il n’y a pas de cette chose.
Le zéro n’est jamais utilisé dans la Bible. Les calculateurs préférèrent utiliser des jetons avec des chiffres romains ou des lettres grecques plutôt que d’utiliser les « signes diaboliques » de ces « suppôts de Satan » qu’étaient alors les Arabes.
Gerbert d’Aurillac, né en 950, devenu pape Sylvestre II, lui-même n’échappa pas à cet esprit d’arrière-garde: des fake news l’accusent d’être un alchimiste et sorcier qui a goûté à la science des « infidèles Sarrazins» en vendant son âme au Diable. Grave accusation qui poursuivra ce pape 7 siècles durant à tel point qu’en 1648 l’autorité pontificale jugera nécessaire de faire ouvrir sa tombe pour vérifier si les diables de l’Enfer ne l’habitaient pas ! Et oui, le zéro provoqua des conflits meurtriers. Le zéro était le symbole de nouvelles théories, de l’acceptation du vide et de l’infini. Les traîtres étaient punis par le bûcher chez les chrétiens, tandis qu’en Orient, au 11ème siècle, persister dans la doctrine d’Aristote entraînait la peine de mort pour les penseurs musulmans.
Sans compter les 9 croisades, de la première au 10ième à la neuvième au 13ième siècle. Ces croisades sont des initiatives françaises. La première croisade est lancée depuis Clermont-Ferrand, la capitale de l’Auvergne pour rétablir l’accès aux lieux de pèlerinages interdit par les Turcs seldjoukides qui ont rompu le pacte du Calife Omar, compagnon du prophète Mohamed, qui avait laissé un relatif passage aux pèlerins Chrétiens. Jérusalem n’était plus aux mains des chrétiens depuis de nombreux siècles. Les musulmans reprennent définitivement Jérusalem grâce à Salah Eddine Ayoub, plus connu en Occident sous le nom de Saladin… Du point de vue des musulmans, les croisades ne sont d’ailleurs pas perçues comme une nouveauté, mais comme la continuation de la lutte contre l’Empire romain, qui durait depuis plusieurs siècles. De nombreux monastères furent construits dans la ville. Les plus riches pèlerins étaient parfois dépouillés par les bédouins, et certains groupes de pèlerins s’organisèrent en véritables troupes armées. Surtout, la prise de Jérusalem par les Turcs Seldjoukides aux Arabes Fatimides en 1071 font de la Terre sainte un endroit plus dangereux qu’auparavant, ne serait-ce que parce que les Turcs sont moins cultivés, moins tolérants et plus belliqueux que les Arabes. Outre le « siffre », ci-dessous une liste non exhaustive de mots d’origine arabe : Chiffre : صِفْر ṣiffre : zéro.
Colcotar / colcothar : قلقطار qolqotare: oxyde ferrique Fe2O3 – couleur rouge servant au polissage du verre.
Coran : qoraane, قرآن ; récitation ; déclamation.
Coton : قطن qoton.
Couffin / couffe : قفة qoffa : grand panier.
Coufique : كوفة kūfa : de Koufa en Irak ; style d’écriture arabe dit koufique.
Couscous : كسكس ; mot d’origine berbère : semoule de blé.
Cramoisi : قرمزي qirmzī : rouge vif obtenu avec le carmin ou kermès.
Cubèbe : كبابة kababa : plante grimpante dont le la baie noirâtre ressemble au poivre.
Cumin en français ; cuminum en latin; κυμινυον / kuminon en grec : كمون kamoune : ombellifère dont les graines servent d’aromate ; l’aromate obtenu.
Curcuma entré en français en passant par l’espagnol cúrcuma : كركم kurkum
Cuscute : كشوث kochouth : plante parasite à petites fleurs blanches. (À suivre)