En 1987, lors d’une intervention à la Sorbonne à l’occasion d’un colloque sur « La France et la pluralité des cultures », François Mitterrand avait donné sa « définition » de ce qu’était être français. Il avait alors utilisé l’humour pour évoquer à l’époque le besoin d’unité nationale face à des pulsions inconscientes concernant les origines gauloises des Français de souche que lui-même attisait en jouant à fond la carte de lancer Le Pen Père pour fracturer la droite.
Il faut rappeler que pour assurer sa réélection pour un second septennat 1988-1995, François Mitterrand avait tout fait pour faire entrer Le Pen Père à l’Assemblée nationale, y compris changer le mode de scrutin des élections des députés du mode majoritaire au mode proportionnel. Il avait fait campagne en faisant figurer la proportionnelle dans les 110 propositions pour la France dans le but de réduire la majorité de droite en l’amputant de son extrême droite qui allait ainsi voter pour les candidats lepénistes car les sondages donnaient une large défaite de la gauche avec le mode de scrutin majoritaire à deux tours. En 1986, 35 députés lepénistes sont élus à l’Assemblée. Une première dans les annales de la raie publique, résultat de l’instauration de la proportionnelle voulue par Mitterrand.
Ce grand humoriste socialiste vient lui-même de l’extrême droite et fut un sinistre ministre guillotineur de 45 résistants algériens quand il était plus gardien des sots dans le 7ammam algérien que garde des sceaux et ministre de la justice pendant la guerre d’Algérie : il refusait 8 demandes de grâce sur 10 ! Il est assez amusant de le voir faire ce discours à la Sorbonne 30 ans plus tard pour se la jouer « SOS racisme» et « Touche pas à mon pote» après avoir lancé Le Pen Père : « Nous sommes Français, nos ancêtres les Gaulois, un peu Romains, un peu Germains, un peu Juifs, un peu Italiens, un peu Espagnols, de plus en plus Portugais, peut-être qui sait Polonais, et je me demande si déjà nous ne sommes pas un peu Arabes (rires dans la salle)… Je reconnais que voici une phrase imprudente, c’est celle-là qui sera épinglée, qui incitera à dire, « Vous voyez bien, c’est le président de la République qui l’a dit ». Les journalistes me répéteront peut-être sans mettre exactement le même sens aux propos que je tiens. » 30 ans plus tard, un autre humoriste de la Raie publique, le Magyar Nicolas Sarkozy va copier ce sketch de Mitterrand et en modifier, par des raccourcis « yaka faukon », son esprit en affirmant le lundi 19 septembre 2017 à Franconville : « Si l’on veut devenir français, on parle français, on vit comme un Français. Nous ne nous contenterons plus d’une intégration qui ne marche plus, nous exigerons l’assimilation. Dès que vous devenez français, vos ancêtres sont Gaulois.
« J’aime la France, j’apprends l’histoire de France, je vis comme un Français », doit se dire celui qui devient Français.». Cette transformation du sketch de Mitterrand montre toute la différence entre le f9ih (le lettré) Mitterrand et le caillera (la racaille en verlan) Sarra9 Zyte Sarkozy (cafard en Marocain, voleur d’huile en arabe et petit marécage en Hongrois selon l’acteur français Laurent Deutsch d’origine magyar. L’autre zmagri (immigré en Marocain) rital, le porte-parole de Nicolas Sarkozy, Éric Chiotte, plus connu sous le patronyme d’Éric Ciotti, la voix de son maître, a défendu les propos de son maître à penser, le zmagri Magyar en plaidant pour « réhabiliter le modèle d’assimilation », qui a selon lui été abandonné en France car « ce n’est pas à la France à s’adapter à la culture de ceux qui viennent ». « Ne nous caricaturons pas dans nos paroles », lui a lancé Bruno Le Maire, candidat à l’époque aux primaires de la droite et actuel ministre macroniste. « J’ai un grand-père pied-noir, j’ai une arrière-grand-mère brésilienne, j’ai une mère qui est toulousaine, j’ai un père né à Paris, et je me sens avec toutes ces racines pleinement, entièrement, fièrement français », a-t-il déclaré sur Radio Classique.