Ces humoristes qui ont présidé aux destinées de la Raie publique (8)

Sarra9 Zyte Sarkozy (voleur d’huile en arabe, cafard en marocain et petit marécage en Magyar selon l’acteur français d’origine hongroise Laurent Deutsch) restera à jamais la caillera (racaille en verlan) qui a libéré la parole raciste. Chirac disait de lui : « Il faut lui marcher dessus, ça porte bonheur ! ». Pour rire de cette blague pourrie, il faut savoir que les Français pensent que lorsqu’on marche sur une m…, cela porte bonheur. Côté discours raciste, Chirac a lui aussi fait un sketch mémorable en 1991 ! Lors d’une allocution publique, il suscite la polémique : « Comment voulez-vous que le travailleur français, qui habite à la Goutte d’Or […] et qui travaille avec sa femme, qui ensemble, gagnent environ 15 000 francs, et qui voit, sur le palier de son HLM, entassée, une famille avec un père de famille, trois ou quatre épouses et une vingtaine de gosses, et qui gagnent 50 000 francs de prestations sociales, sans naturellement travailler ? Si vous ajoutez à cela le bruit et l’odeur, eh bien le travailleur français sur le palier, il devient fou. ». Jacques Chirac aimait bien tacler les journalistes. Venu sur un plateau de télévision pour faire la promotion de son livre « La France pour tous », il est interviewé par Michel Field.  Agacé par les questions du journaliste, Chirac riposte ainsi : « Vous m’étonnez, avoue le Président. Vous m’étonnez parce que vous êtes contaminé par le conformisme, le politiquement correct. Réfléchissez deux minutes.

Ce n’est pas excessif ». Les deux hommes en rient. Michel Field pense se venger avec ce commentaire : « Deux minutes, c’est à peu près le temps qu’il m’a fallu pour lire votre livre. » Hilarité dans la salle. Jacques Chirac ouvre ses bras, tout sourire et répond au journaliste d’une façon cinglante : « Je sais bien : dans celui que je vous ai envoyé, je n’ai pas mis les images à colorier, je suis désolé. » Marie France Garraud disait de lui : « Je croyais Chirac fait du marbre dont on fait les statues, mais il est de la faïence dont on fait les bidets ! »  En plus d’avoir été un traitre envers Valéry Giscard d’Estaing qui l’avait nommé premier ministre en 1974, il a vraiment empêché l’Auvergnat de se faire élire pour un second mandat en 1981 en facilitant l’élection de Mitterrand. En 1977, Jacques Chirac est devenu le premier maire de Paris de l’ère moderne, la fonction venant d’être rétablie cette année-là après avoir été supprimée en 1871.

Il fait alors cette déclaration à un magazine spécialisé dans l’automobile, l’Auto Journal : « J’apprécie plus le pain, le pâté, le saucisson, que les limitations de vitesse ! » Quatre ans plus tard, en 1981, il se fait même le défenseur des « malheureux automobilistes » en taclant François Mitterrand qui vient juste de se faire élire grâce à lui : « Lorsque je vois avec quelle fureur, parfois, on traque l’automobiliste, au lieu de traquer les gangsters, en mettant des forces de l’ordre, d’ailleurs de grande qualité, qui sont les nôtres, sur les routes ou sur les autoroutes, verbaliser avec un matériel moderne, des radars, et ceci simplement pour empêcher que les gens aillent au-delà de 120 ou 130 km/h, eh bien je dis : on ferait mieux d’utiliser ces forces et ces moyens à renforcer ce qui est indispensable, la sécurité dans les grandes villes ou dans les campagnes. Et de laisser tranquille ce malheureux automobiliste qui est le support d’une industrie qui par ailleurs va mal et que l’on aurait bien raison d’encourager. » Plus tard, quand il prendra la succession de François Mitterrand pendant 12 ans (un mandat de 7 ans puis un second de 5 ans), il restera à jamais le président qui a couvert la France de radars de vitesse, un grand chantier lancé au début de son deuxième mandat, en 2002…

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