Il paraît que même si Coronavirus touche les hommes et les femmes indistinctement, ses séquelles ont été plus préjudiciables aux femmes qu’aux hommes. Ces derniers n’y verront certainement aucun inconvénient ; machisme et connivence masculine obligent. Durant cette pandémie, plusieurs couples ont soldé leurs comptes. Bizarrement les époux n’avaient pas l’occasion de se voir et de se parler, mais là avec Coronavirus, le confinement les a contraints au face-à-face et à se mettre à découvert. La fameuse phrase « unis pour le meilleur et pour le pire » a toute sa pertinence dans un ménage, mais pas forcément dans la vie en général.
Depuis l’origine des choses, chacun des deux s’acquitte de son rôle, mais se targue d’apprendre à l’autre son devoir. Entre les deux, l’expérience est éprouvante, parce que le courant ne passe pas toujours bien, et ce n’est pas un électricien qui réglera le problème. Les femmes, ça les amuse de vous prendre au mot et de remettre de vieilles histoires sur le tapis, aussi inavouable que cela en a l’air, juste pour vous diaboliser et crucifier. Vous trouverez aussi des femmes qui se prennent pour des madones, les gardiennes du monde et des traditions qui veulent montrer aux hommes que le monde leur appartient.
A l’opposé, il y a beaucoup d’hommes qui sont de sacrés couillons avec un pénis à la place du cerveau. Leur arrogance consiste à croire que les femmes sont sous leur contrôle. Ils sont esclaves de leur instinct sexuel, tandis que les femmes restent prisonnières de leur foutue sensibilité qui est aussi vive et pétulante qu’un volcan en éruption. Quel que soit le temps, long ou court, qu’ils passent ensemble, ils finissent par n’avoir aucune idée de qui est l’autre ; ils ne se souviennent que des tâches, et c’est dans cette adversité que chacun devrait apprendre beaucoup de choses sur lui et sur l’autre.
Chacun est prisonnier de la contemplation présomptueuse de soi et est dépourvu du sens du bien commun. Leur ménage, c’est un peu comme du miel sur un cactus : aussi bien de mauvais moments que de bons moments. Entre les deux, chaque fois que l’un essaye de passer devant, l’autre court-circuite la ligne d’arrivée, et c’est comme ça qu’ils pensent pouvoir régler leurs problèmes. Leur histoire est déterminée par le conflit et chacun des deux a une face cachée qu’il se refuse de montrer, et qui ressemble un peu au bouton – de la fameuse mallette nucléaire – sur lequel il ne faudrait pas appuyer même s’il est fait pour.
Sentimentalement parlant, les hommes sont souvent indisponibles; ils ne savent pas – ou ne veulent pas – aimer, détestent les émotions et les expriment autrement … souvent brutalement. Si un homme pense que les femmes ont déjà la place qu’elles méritent, c’est qu’il insulte grossièrement leur intelligence, même si parfois on pense que la beauté est leur seule arme. Les hommes et les femmes se voient plus qu’ils ne se connaissent et ne font aucun effort pour que ça marche. Si au moins ils pouvaient créer ou juste consulter leurs profils génétiques avant de s’engager, ils pourraient se dispenser du drame de leur « roman conjugal ».
Au-delà de ce ramassis de clichés des hommes et des femmes, il y aura toujours entre les deux des conneries imperméables au bon sens qui continueront à jouer un rôle disgracieux dans le naufrage de leur relation. Le secret d’une bonne entente et d’un mariage heureux, c’est de jouer la comédie et de fermer sa gueule, parce que chaque fois qu’on a le malheur de l’ouvrir, ça se transforme en un drame. Reconnaissons que les deux manquent affreusement de zones d’inspiration et d’une dimension poétique dans leur vie, et à vrai dire, juste pour nous consoler, Dieu ne les a pas créés pour qu’ils s’entendent ou qu’ils s’aiment, mais juste pour qu’ils copulent et qu’ils fassent des gamins … Ouais, il faut perpétuer l’espèce.