Khouribga, une ville française… 79

Nous célébrons le centenaire de la ville de Khouribga et de l’OCP, l’Office Chérifien des Phosphates ‘‘Loufisse’’ voulu par Lyautey. ‘‘Jnaynar Lotti’’, comme le nommaient les Ouled Abdoun, en signant le décret du 27 janvier 1920, était le seul à être conscient du caractère exceptionnel de ce ‘‘Loufisse’’. Vingt-deux ans plus tard, 1942, l’année du débarquement des Américains au Maroc a marqué les mémoires. Cette année-là avait des similitudes avec l’actuelle 2022 et l’envahissement de l’Ukraine par Poutine qui est entrain de raser ses bâtiments : « Rase Poutine ! Rase…» lui crie son mauvais génie. 3am jou3a (année de la famine), 1942 est décrite comme “3am lalimane (l’année des Allemands)”, évoquant les morts enterrés à la hâte sans linceul, les mariées qui n’ont rien à porter et les réquisitions abusives de cheptel par les Ouled La97… Un de ces fils de Pétain, Noguès (Guerga3 en Marocain, Noyers en Occitan) ne perdit pas de temps pour recevoir les Alliés à coup de canon.  Les marins de la flotte de Vichy se battirent, sous la protection illusoire d’écrans de fumée, inefficaces faces aux radars de l’US Navy. Comme en Ukraine de nos jours, les combats furent meurtriers et la lutte inégale. Les navires de guerre des forces alliées étaient équipés de radars et de sonars dont ne disposaient pas les bâtiments de la marine de Vichy qui n’avait pu être modernisée et manquait d’entraînement.

À quai, le cuirassé Jean Bart fut coulé sur place. Le croiseur Primauguet fut coulé lui aussi ainsi que plusieurs contre-torpilleurs, torpilleurs, sous-marins et avisos, après une lutte inutile. La seconde escadre légère fut entièrement perdue et les bâtiments hors de combat furent échoués à la côte ou sabordés pour épargner les équipages survivants. N’étant pas sûr de vaincre sur le littoral, le Guerga3 Noguès des Noyers proposa au Sultan Mohammed Ben Youssef de se replier avec lui à l’intérieur du pays, 5ribga n’étant qu’à une centaine de kilomètres à l’est de Casablanca, pour y engager des opérations de guérilla contre les Alliés. Mais, le Sultan refusa de suivre les conseils des Ouled La97… Pendant trois jours, des combats acharnés se déroulèrent à Casablanca, à Pont-Blondin (Fdala, l’actuelle Mo7amedia) et Safi, ainsi qu’à Port-Lyautey (Mahdia et l’actuelle 9nitra) qui défendait l’embouchure du fleuve Sebou avec une batterie de canons de marine, la base aéronavale et le port fluvial, avec de fortes pertes dans les deux camps : à Oran et au Maroc, les fils de Pétain déplorèrent en trois jours 1346 morts et 1997 blessés, contre 479 morts et 720 blessés du côté des Alliés. Au soir du 8 novembre 1942, les têtes de pont de Casablanca et Safi sont assurées, celle de Mahdia est incertaine, des renforts venant de France sont attendus. Le général Juin ordonne le cessez-le-feu au Maroc « au nom du Maréchal empêché » en invoquant l’invasion allemande de la zone sud. Le jour de la reddition des troupes vichystes, plusieurs navires nazis arrivent dans la rade de Casablanca et entament des opérations contre les bâtiments alliés. Le 12 novembre, quatre bâtiments américains sont coulés et un destroyer et un pétrolier sont endommagés par les Nazis. Manœuvres qui durèrent jusqu’au 16 novembre, date à laquelle un sous-marin nazi fut coulé par les Alliés.

Les Nazis, bien qu’ayant pris par surprise les Alliés, n’eurent pas d’influence décisive sur la prise de contrôle du Maroc. Le général de Gaulle qui n’avait été ni consulté ni mis au courant du débarquement par Roosevelt et Churchill, arrive à Alger pour empêcher que le pouvoir ne lui échappe. Deux mois plus tard, pendant une dizaine de jours, entre le 14 et 24 janvier 1943, la conférence d’Anfa est organisée à Casablanca. Elle réunira Roosevelt, Churchill et de Gaulle. Le Sultan Mohamed Ben Youssef va saisir l’opportunité pour soumettre la revendication de l’indépendance du Maroc et la proposition d’adhésion du futur Maroc indépendant à la Charte Atlantique. Roosevelt avait exprimé son soutien. OTAN en emporte le vent, dirait de nos jours, en 2022, le zélé en ski ukrainien. L’humoriste de trop selon Rase Poutine qui n’aime pas trop ‘‘rigouuuler’’ de peur de faire craquer la couture du lifting de son visage rigidifié par le botox. (A suivre)

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