Selon La Croix, Bolloré porte sur lui en permanence des images de saints catholiques ainsi qu’une médaille miraculeuse. Il serait particulièrement admiratif d’une mystique à laquelle on attribue le don de bilocation. En 2025, un collectif panafricain porte plainte contre Bolloré pour corruption et blanchissement d’argent dans plusieurs concessions portuaires africaines. Il est le propriétaire de la maison de la Brardière qui accueille depuis 1983 une fraternité religieuse inspirée par la mystique. Dans le même lieu-dit se trouve la branche française de la Famille de Marie financée par Bolloré jusqu’en 2022 quand la communauté a été placée sous la tutelle du Vatican que Bolloré a fâché en raison de ses graves dérives sectaires. Bolloré vient d’être condamné par la justice française au sujet de la production d’huile de palme au Cameroun (58000 hectares). L’exploitant de la palmeraie est la Socapalm, dont le Cameroun détient 25 % du capital.
Mais l’essentiel se joue au niveau de la holding Socfin immatriculée au Luxembourg dont Bolloré possède 39,75 % de son capital. Bolloré a été condamné à verser 1,4 millions de MAD (dirhams marocains) à 145 paysans riverains des plantations. Les plaignants avaient saisi la justice française en mars 2021. Une procédure similaire a été engagée par des riverains au Cambodge, où Bolloré est également présent ; plainte examinée depuis l’an dernier, 2024, par la justice française. L’accusation est d’autant plus forte qu’elle repose sur la reconnaissance définitive des faits par Bolloré devant la justice, au travers d’une convention judiciaire d’intérêt public, signée le 9 février 2021 et assortie d’une amende de 120 millions MAD.
Dès l’achat de Canal+, Bolloré a supprimé les « Guignols de l’info », en raison de l’irrévérence du programme et de l’abus de dérision. C’était une décision politicienne ayant pour but de favoriser Nicolas Sarkozy dans l’élection présidentielle de 2017. Fin juillet 2015, il interdit personnellement la diffusion par Canal+ du documentaire « Évasion fiscale, une affaire française », prévue dans l’émission « Spécial Investigation » et consacrée à des pratiques d’encouragement de la fraude fiscale. En 2015, le CSA – Conseil supérieur de l’audiovisuel – auditionne Bolloré pour qu’il s’explique sur les limogeages opérés à Canal+. Bolloré rebaptise les noms des chaînes du groupe Canal+ qu’il venait de s’offrir : I-Télé, D8 et C8 deviennent CNews, C8 et CStar. Sous son règne, un an après la reprise en main très extrême-droitière d’I-télé rebaptisée CNews, 100 des 120 journalistes alors en poste quittent la chaîne ; les journalistes disaient autour de la machine à café d’I-Télé : « tu fermes ta gueule si tu souhaites conserver ton job ».
L’émission « Complément d’enquête » sur France Télévision 2 diffuse «Bolloré, un ami qui vous veut du bien ? », extrêmement critique. Informé du contenu du reportage en amont par Ramzi 5iroun, un homme d’influence d’origine algérienne, Bolloré est aidé par Nicolas Sarkozy pour sa communication de crise. De nombreuses émissions d’enquête sont supprimées dès son rachat de Canal+ : Pascal Praud, qui était un simple reporter au bord du terrain pour recueillir les interviews transpirantes des joueurs de foot est devenu LA star millionnaire de CNews de même que le raté et triste comique Cyril Hanouna (on se rappelle de son sketch débile dans le Marrakech du Rire de Sido Jamal Debbouze que ce dernier surnomme Cyril 5anouna (khnouna, c’est la morve en marocain). 5anouna est devenu multimillionnaire avec une émission qui a entrainé la perte de l’accréditation et la fermeture définitive de la chaîne de télévision C8 par les autorités françaises. (À suivre)
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