Le groupe Bolloré réalise de bonnes affaires dans la logistique pétrolière. La vente de ses actifs africains – concession de ports à conteneurs – l’a beaucoup enrichi comme le révèle la plongée dans son rapport annuel 2024. Un collectif d’associations africaines a porté plainte en mars 2025 auprès de PNF – parquet national financier français – au sujet des activités portuaires de la « Bollosphère » dans cinq pays ouest-africains. L’an dernier il a vendu 2.6 millions de m3 d’hydrocarbures. En ce début 2025, son rapport financier se régale avec cette annonce prometteuse : « 2025 sera marquée par une climatologie plutôt favorables aux ventes du fioul domestique et de gazole agricole ». Les derniers jeux olympiques récemment organisés en France ont fait pleuvoir de l’or sur son groupe et ça ruisselle sur toute la famille Bolloré. Résultat de l’exercice 2024 dépasse les 100 milliards MAD – dirhams marocains. La « Bollosphère » possède désormais plus de 50 milliards MAD de trésorerie. Le fils Cyrille s’est vu verser 50 millions MAD de salaire en 2023 puis s’est accordé une modeste augmentation de salaire pour atteindre 157 millions MAD en 2024 plus de quelques mignons petits bonus de 63 millions MAD comme la vente de 138000 actions reçues gratuitement juste un peu plus tôt … Son frangin Yanick, l’autre rejeton de Vincent Bolloré, a empoché près de 120 millions de MAD grâce au même de tour de passe-passe : vendre des actions reçues gratuitement juste un peu plus tôt … Sur ces innocentes facéties africaines, le dernier rapport financier de la Bollosphère reste discret ! Par pudeur, sans doute…
L’humoriste Sébastien Thoen a été licencié de Canal+ quelques jours après un sketch parodiant l’émission de Pascal Praud « L’Heure des pros » diffusée sur CNews. Un mois plus tard, son ancien collègue Stéphane Guy est également licencié pour l’avoir soutenu à l’antenne de Canal+. Bolloré est convoqué par le Sénat pour s’expliquer devant une commission d’enquête concernant la concentration des médias depuis qu’il a racheté la radio Europe 1 au Groupe Lagardère. En octobre 2021, RSF – Reporters sans frontières – publie un documentaire, intitulé « Le Système Bolloré », dénonçant « ces atteintes répétées à la liberté de la presse et à l’indépendance des rédactions qui constituent une menace sans précédent pour la démocratie ». RSF veut « lancer un signal d’alarme, mais aussi de formuler des propositions afin que chacun prenne conscience des enjeux ». Bolloré y est décrit comme « un magnat de la presse qui manipule les rédactions à l’envi, qui licencie quand quelqu’un ne lui plaît pas, qui supprime des émissions et programmes et muselle les journalistes qui tenteraient d’enquêter sur lui ». En 2023, Éric Orsenna – chercheur et enseignant qui a été la plume de François Mitterrand, dont il fut conseiller culturel en 1983 et 1984 avant d’être nommé maître des requêtes au Conseil d’État en décembre 1985, puis conseiller d’État en juillet 2000 – dépeint un portrait critique de Vincent Bolloré sous forme d’un conte d’un ogre, sans jamais le nommer, qualifiant l’ogre de « dangereux pour la démocratie ». Les journaux français évoquent une « bollorisation » des médias repris par Vincent Bolloré, c’est-à-dire un tournant conservateur vers l’extrême droite des lignes éditoriales après éviction des journalistes qui sont presque totalement remplacés. . (À suivre)
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