Le Maroc l’a échappé belle grâce à la vigilance de ses vaillants services de sécurité qui sont parvenus à déjouer un vaste plan terroriste ordonné par le chef de la « franchise » de Daech au Sahel. Pour l’exécution de ce projet barbare dont la préparation avait atteint « un stade avancé », Abderrahman Sahraoui a enrôlé plusieurs sicaires embrigadés et armés, prêts à passer à l’acte, baptisés les « Lions du Califat ». Mais dans ce genre d’entreprises complexes, il faudrait sans doute chercher les véritables commanditaires au-delà du chef sanguinaire apparent qui a tout l’air d’un nervi en service commandé.
Comme on n’est pas chez les Bisounours, il est clair que les ennemis du Maroc dans la région sont disposés à mobiliser tous les moyens surtout financiers et à arborer tous les masques du machiavélisme et de la malveillance. Y compris le recours aux groupes terroristes pour déstabiliser le Royaume après avoir échoué à le faire via leur enseigne de mercenariat polisarien qui a sombré dans la faillite. C’est connu, les problèmes qui minent la bande sahélo-saharienne, notamment les tensions ethniques, l’instabilité politique, l’étendue des territoires et la porosité des frontières, sont instrumentalisés et entretenus par des officines aux desseins obscurs. Début janvier 2025, le Mali n’a-t-il pas dénoncé dans un communiqué « la persistance des actes d’ingérence » de l’Algérie, que Bamako accuse de soutenir les « groupes terroristes (…) à qui elle a offert le gîte et le couvert ? »
Face à la menace croissante de la menace terroriste, la réponse sécuritaire n’est pas suffisante. Elle doit être accompagnée sur le plan politique d’une action multiforme visant à immuniser les jeunes contre la radicalisation et la violence, sachant que le terreau sur lequel prospère ce fléau sont connus : ignorance, misère, désespoir…Un cocktail explosif auquel contribuent d’une certaine manière les politiques gouvernementales qui favorisent la pauvreté et les exclusions … Depuis 2002, le BCIJ a démantelé plus de 2 000 « cellules terroristes » et interpellé plus de 3 500 individus. Des chiffres énormes qui mettent en lumière l’urgence d’agir sur le front social pour le fortifier.
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Présidé par le très dynamique Mohamed El Bouhmadi, la Fédération Marocaine de l’Industrie et de l’Innovation Pharmaceutiques (FMIIP) a organisé mercredi 19 février à Casablanca un forum sur les enjeux du générique au Maroc comme levier essentiel de sa souveraineté sanitaire. Celle-ci passe, selon M. El Bouhmadi, par l’encouragement de la fabrication locale, la mise en place d’un écosystème d’innovation et la promotion du générique réputé beaucoup moins cher que le médicament d’origine. Justement, la rupture récurrente dans les officines de certains médicaments vitaux met en lumière une dépendance extérieure dangereuse. Elle fait peser de graves menaces sur la santé des patients confrontés à leur corps défendant à une perturbation des protocoles de soins.
Face à la menace croissante de la menace terroriste, la réponse sécuritaire n’est pas suffisante. Elle doit être accompagnée sur le plan politique d’une action multiforme visant à immuniser les jeunes contre la radicalisation et la violence
En plus d’être le meilleur antidot à ces dysfonctionnements, un renforcement de la production pharmaceutique nationale permet d’économiser beaucoup d’argent, ce qui s’inscrit dans une politique de maîtrise des dépenses de santé et le souci de pérennisation du système de soins national. Pour sa part, le ministre de tutelle Ryad Mezzour a plaidé pour une industrie pharmaceutique qui renforce sa présence à l’international en fixant comme objectif entre 40 et 70% du chiffre d’affaires à l’export. Les opérateurs du médicament sont d’accord pour conquérir des marchés extérieurs, notamment africains et arabes. Mais cette performance ne se décrète pas. Elle nécessite des prérequis sous forme d’un programme d’accompagnement solide. Des mesures incitatives, un cadre réglementaire adapté et un dispositif de formation performant. La compétitivité et la qualité, pierres angulaires d’un export dynamique, sont à ce prix. Le diagnostic est connu. Il faut désormais passer au remède.
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Pour freiner la poussée du chômage des jeunes qui donne de l’urticaire au gouvernement Akhannouch et espérer relancer l’emploi en 2025, l’exécutif a trouvé la parade : une enveloppe à 14 milliards de DH. Présenté le 13 février par le ministre de l’Inclusion économique, de la Petite entreprise, de l’Emploi et des Compétences, Younes Sekkouri, le dispositif s’appuie sur trois piliers : la soutien à l’investissement pour encourager les PME à recruter, la révision des programmes incitatifs a l ’embauche des non-diplômés et une nouvelle offre à destination de la population rurale. Cette énième « feuille de route » sera pilotée par un comité interministériel présidé par le Chef du gouvernement. Or, on ne crée de l’emploi avec des vieilles ficelles qui ont montré leurs limites. Plutôt que de prendre le risque de s’enliser dans des mécanismes institutionnels inutilement coûteux, il faudrait agir sur les facteurs qui font que l’économie nationale ne crée pas assez de croissance et d’emplois dans un pays où près de 130.000 diplômés arrivent chaque année sur le marché du travail. Là réside le véritable défi et dans cadre le rôle d’un gouvernement est d’œuvrer d’abord pour lever les freins qui entravent l’investissement productif et la dynamique de recrutement tout en accompagnant ce déverrouillage par des mesures incitatives d’ordre fiscal et social.
Par Abdellah Chankou