La fin de l’Algésario

Abdellah Chankou, directeur de la publication.

Le Polisario aura vécu 50 ans, dopé des décennies durant par son géniteur et sponsor algérien pour les raisons que le monde entier connaît aujourd’hui. Au cœur d’une imposture habillée en mouvement de libération, un demi-siècle de propagande, de mauvaise foi et de manœuvres diplomatiques que la résolution 2797 du Conseil de sécurité, qui a fait du plan d’autonomie la seule base crédible et sérieuse, a clôturé le 31 octobre 2025 de manière ferme et sans équivoque. Le tout sur fond d’un non-dit pernicieux que les esprits avisés et sincères, qui n’ont jamais douté une seconde de la marocanité du Sahara, ont très tôt décelé sous l’activisme algérien : une guerre d’usure livrée par le régime des généraux contre le Maroc pour le déstabiliser. Mais on ne déstabilise pas un État bien enraciné dans le temps, qui représente une incarnation vivante de l’Histoire et qui communique en permanence avec le présent… Là réside sans doute l’erreur originelle et stratégique des gouvernants algériens.

La haine maladive envers le Maroc et ses institutions leur a fait oublier jusqu’au soutien multiforme que le Royaume a fourni à l’Algérie lors de sa guerre de libération. Tout à leur hostilité obsessionnel contre leur voisin qui leur veut toujours du bien, ils ont également cru que la rente pétrolière peut compenser la crise d’idées et l’absence de bons sens et qu’il suffirait de se cacher derrière une rhétorique anachronique en déployant une phraséologie complotiste pour se victimiser pour ignorer complètement la mission d’un État digne de ce nom : Le développement du pays et le bien-être de sa population. Retour brutal à la réalité ! Privée de son joujou de diversion sur lequel elle a bâti tout sa diplomatie, voire son fonctionnement ou plutôt son dysfonctionnement, l’Algérie de Tebboune et Shangriha se retrouve soudain face au réel que la marionnette polisarienne a servie de masquer : Un pays figé dans les années 60-70 avec une économie sous-développée dépendante des hydrocarbures, une inflation record, un chômage des jeunes galopant, un mal-être social profond, un mécontentement populaire persistant et des réformes nécessaires anesthésiées… Au lieu d’œuvrer pour bâtir un meilleur avenir pour les Algériens, la junte au pouvoir a fait le choix d’instrumentaliser une fausse cause à un grand renfort de pétrodollars.

Alors que le conseil de sécurité a clairement consacré le plan d’autonomie marocain comme unique, on a préféré voir du côté d’Alger dans la décision du Conseil de sécurité… un appel au maintien du statu quo !

Maintenant que la fable polisarienne a été déclarée morte par le Conseil de sécurité, les projecteurs vont désormais être braqués sur la scène intérieure et ses multiples défis. Le problème avec une diversion qui n’existe plus, c’est qu’on doit gouverner pour de bon, répondre aux attentes des citoyens et trouver des solutions aux maux qui rongent le pays. Un véritable cauchemar pour les géniteurs du Polisario puisque Tebboune et consorts se sont empressés, par la voix de la presse aux ordres locale, de livrer une lecture complètement biaisée de la décision onusienne. On brandit encore des mots comme « décolonisation », « autodétermination » dans le désert idéologique où s’est ensablé un régime aux abois qui refuse de changer de trajectoire : la fuite en avant. À ce niveau de déformation intentionnelle, ce n’est plus de la diplomatie, c’est de la duplicité maladive. Le Maroc et la communauté internationale ont un plan crédible pour le Sahara marocain, mais l’Algérie n’a pas de plan pour sortir de son égarement et retrouver la voie de la raison.

Alors que le conseil de sécurité a clairement consacré le plan d’autonomie marocain comme unique, on a préféré voir du côté d’Alger dans la décision du Conseil de sécurité… un appel au maintien du statu quo ! Face à ce déni institutionnalisé qui en dit long sur l’état d’esprit, il ne reste plus qu’à doter l’appareil diplomatique algérien d’un nouveau département des « lectures alternatives des résolutions de l’ONU », histoire de rester cohérents dans l’absurde. Décidément, cette junte sans pareil ne vit pas dans le réel, mais dans un monde parallèle où les défaites sont des victoires stratégiques, les résolutions pourtant sans équivoque sont mal interprétées et le référendum d’autodétermination toujours d’actualité. Un monde où le plan d’autonomie marocain n’a aucune existence, où l’ONU n’a pas encore définitivement tranché et où l’Algérie est une puissance régionale… respectée pour ses élucubrations désuètes. Mais pendant que la junte militaire campe dans ses illusions diplomatiques, le monde, lui, tourne. Et il tourne désormais… sans eux.

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