La voie du salut

Le Coronavirus apparaît d’emblée comme une épreuve douloureuse pour toute l’humanité, l’incapacité de la science que l’on croyait jusque-là avoir réponse à tout ajoutant au désarroi collectif actuel.    Enfermement général, distanciation sociale, arrêt de l’activité, privation de la liberté de circuler et même de humer l’air frais…Tous les actes naguère  coulant de source considérés comme définitivement acquis sans qu’ils soient toujours appréciés à leur « geste » valeur, sont aujourd’hui frappés d’interdit. Le quotidien de tout un chacun aux quatre coins du monde s’en est trouvé profondément bouleversé. Mais cette série de désagréments est peut-être une belle occasion pour prendre  du recul et nous détacher pendant un temps des produits de haute futilité en pagaille qui ont pris le dessus sur une foultitude de choses de première nécessité, cadenassant les humains dans un stress permanent généré par un mode de vie basé sur la recherche du « toujours plus».  Plus de matérialité, plus de profit, plus de confort, plus de plaisirs et plus de biens…

Si le Covid-19 a une vertu, c’est bien celle de rappeler tout le monde à l’ordre dans une planète minée par un désordre mondial multiforme alimentée par les inégalités et les injustices. Ce virus invisible, dont l’origine a donné lieu à des spéculations diverses sur fond de théories de complot les plus folles, met l’humanité face à ses réalités, ses dérives, ses contradictions mais aussi ses fragilités et ses insuffisances. Le grand temps libre dégagé par le virus, il ne faut pas le tuer pour chasser l’ennui mais le mettre à profit afin de se livrer à la méditation et la réflexion, l’introspection et  l’autocritique. On dirait que l’heure du bilan, réservée jusqu’ici aux entreprises, a sonné aussi pour les personnes…

Le fossé entre riches et pauvres n’a jamais été aussi grand, voire abyssal alors que jamais le monde n’a produit autant de richesses et d’abondance. C’est le plus grand paradoxe de cette époque de toutes les dérives.

Les consciences éveillées ne s’y trompant pas, sont convaincues que le coronavirus, nonobstant sa charge dramatique, est une invitation puissante à changer de paradigme.

Changer de trajectoire  c’est aller vers un vrai partage des richesses qui soit équitable, empêché par le désir ardent d’accumulation qui a viré à la rapacité prônée par le néolibéralisme  américain. Dans le fond, le coronavirus signe l’échec de ce qui a été longtemps présenté comme un modèle et célèbre en même temps les valeurs de solidarité agissante et de fraternité  entre les peuples  élevés au rang de politique d’État par S.M. le Roi Mohammed dès son accession au Trône en juillet 1999. Cette fibre sociale royale, à rebours de l’hypocrisie qui entoure la coopération internationale, le souverain l’a exprimée  dans la constance par les actes en faveur des démunis via la mise en place de différents projets de développement touchant à tous les secteurs pilotés par la Fondation Mohammed V pour la solidarité (alphabétisation, prise en charge des handicapés et des personnes âgées, enfance abandonnée, jeunesse en mal de qualification, soins de santé, microcrédit,  activités génératrices de revenus …). Certes, beaucoup reste à faire pour sortir le pays de son sous-développement chronique hérité de plusieurs décennies d’incurie politique et d’imprévoyance sociale. Mais par son engagement fort de tous les instants le Souverain a montré la voie suivre. Un engagement qu’il a projeté avec la même sincérité sur le continent africain sans se payer de mots comme le font nombre de puissances  (en témoignent  entre autres les multiples aides d’urgence envoyées par le Royaume aux victimes africaines des catastrophes naturelles) tout en exhortant dans plusieurs de ses discours les dirigeants africains à  œuvrer pour la solidarité africaine afin que l’Afrique prenne son destin en main.

Imaginez si les leaders du monde développé et riche étaient tous engagés sur la voie royale  sans arrière-pensées mercantiles, guidés dans leur action par le respect de l’être humain et de l’environnement, la vie sur Terre serait certainement plus vivable pour une bonne partie de l’humanité condamnée à la misère et  ravagée par les guerres. Le fossé entre riches et pauvres n’a jamais été aussi grand, voire abyssal alors que jamais le monde n’a produit autant de richesses et d’abondance. C’est le plus grand paradoxe de cette époque de toutes les dérives. Cela invite à la réflexion. Apelle à la remise en cause. Contre le virus de l’accumulation du capital infiniment, un seul remède : le partage sans limites des richesses. En dehors d’un collectivisme rénové nourri d’une dimension spirituelle, point de salut !

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