Les sionistes de Tel Aviv n’ont pas le monopole de la force, ni de la violence. C’est le principal constat de l’agression caractérisée, baptisée « Rising Lion », perpétrée vendredi 13 juin par le régime barbare de Netanyahou contre l’Iran dont il a bombardé les installations militaires et nucléaires et assassiné des scientifiques et de hauts responsables militaires et sécuritaires. La riposte iranienne à cet acte d’agression caractérisée ne s’est pas fait attendre. Depuis le vendredi, des centaines de missiles iraniens ont frappé par vagues successives les territoires occupés au cœur, donnant à voir l’ampleur des dégâts à Tel Aviv, Haifa, Al Qods et d’autres localités. Immeubles effondrés, sites en feu, voitures calcinées, secouristes cherchant des survivants sous les décombres… Inhabituelles dans le contexte du colonisateur, ces images de destruction considérables ont frappé les esprits et réjoui plus d’un an à Gaza, dans le monde arabe scandalisé et horrifié par les massacres toujours en cours contre les civils affamés et sans défense de l’enclave martyrisée. Enfin, les sionistes, tueurs de bébés, d’enfants et de femmes, goûtent aux affres des pilonnages qui leur font sentir un brin le supplice palestinien qui dure depuis plusieurs décennies. Depuis sa création en 1948 sur la spoliation des terres palestiniennes, l’entité sioniste n’a jamais connu un tel niveau de peur et d’insécurité. Un choc terrible pour les colons dont le sentiment d’invulnérabilité a volé en éclats sous les frappes des missiles iraniens et qui se réfugient désormais dans les abris. Cela dit, l’agression sioniste n’est rien d’autre qu’un torpillage de la voie diplomatique dans laquelle Washington et Téhéran étaient engagés ces derniers mois afin de trouver un accord sur l’avenir du programme nucléaire civil iranien. Une voie diplomatique pour la forme ? Mais le grand paradoxe vient des pays occidentaux (France, États-Unis, Allemagne et Angleterre) qui non seulement se sont bien gardés de condamner l’attaque sioniste lancée contre un pays souverain mais ont soutenu le « droit » de l’Etat hébreu « à se défendre » face à la menace nucléaire de la République islamique ! Toujours cette politique de double standard quand il s’agit de l’agresseur du Proche-Orient.
Double standard sur Gaza après les attaques du 7- Octobre menées par le Hamas contre le colonisateur. Celui-ci avait obtenu immédiatement de l’Occident complice le permis de massacrer la population gazaouie au nom de la légitime défense. Double standard aujourd’hui sur l’Iran qui a subi une attaque-surprise d’envergure suivie d’une vague de bombardements de cibles civiles de la part du pyromane du Proche-Orient. Sans que les puissances occidentales ne la condamnent. Bien au contraire… Cette nouvelle guerre dangereuse à plus d’un titre provoquée par Netanyahou et ses sicaires de l’extrême-droite signe de nouveau l’échec de la diplomatie comme moyen de règlement des conflits et la mort du droit international dont les fondements n’arrêtent pas d’être sapées dans l’impunité totale par l’enfant gâtée de l’Occident.
Depuis sa création en 1948 sur la spoliation des terres palestiniennes, l’entité sioniste n’a jamais connu un tel niveau de peur et d’insécurité. Un choc terrible pour les colons dont le sentiment d’invulnérabilité a volé en éclats sous les frappes des missiles iraniens.
Au-delà de la destruction du complexe militaro-nucléaire, Netanyahou et ses soutiens occidentaux poursuivent un autre objectif inavoué: la chute du régime des mollahs dont le colonisateur israélien voit historiquement une menace existentielle. C’est sur ce dessein que travaillent Israël et son protecteur américain à travers l’opération « Rising Lion » qui représenterait une première étape vers l’effondrement du régime iranien par le biais d’un soulèvement de masse. Un « régime change » comme cela a été le cas en 2003 avec le système de Saddam Hussein dont l’effondrement a été provoqué dans la foulée de l’invasion du pays par une coalition menée par les États-Unis. Certes, cette agression a mis fin au régime baasiste en place mais au prix de milliers de morts, d’une instabilité politique chronique et de guerres tribales et confessionnelles ravageuses dont les effets pervers continuent jusqu’à ce jour. Le maître de Tel Aviv n’a-t-il pas appelé les Iraniens au lendemain de l’agression du 13 juin contre leur pays à se soulever contre le « régime maléfique et oppressif »?
C’est ce scénario qui semble se profiler à l’horizon avec l’agression israélienne contre l’Iran et son intensification. Un scénario qui avait commencé avec l’élimination ciblée de hauts responsables du régime et l’affaiblissement de ses alliés chiites en Syrie et au Liban suite à l’action du Hamas du 7-Octobre. Israël et ses complices estiment que le fruit est assez mûr pour tomber surtout que les sanctions imposées à l’Iran par les USA depuis plus de 40 ans ont fragilisé l’économie locale et accentué la contestation populaire notamment du fait de la vie chère. Un nouvel Iran conciliant et la mort de la cause palestinienne, c’est ce Proche-Orient aux équilibres profondément transformés que Netanyahou avec la bénédiction de ses protecteurs est en train de redessiner par la diplomatie de la canonnière. Peu importe que cela se fasse au détriment de la souveraineté et de la sécurité des pays voisins. Seul le sionisme messianique barbare, qui n’a comme projet que l’exacerbation des tensions et l’effusion de sang des innocents, doit rester le maître du jeu, sans adversaire ni contre-pouvoir. Pour pouvoir poursuivre son entreprise d’expansion au-delà de la Palestine.
Observant de très près les péripéties de cette escalade militaire inquiétante qui fait déjà flamber les cours du baril, le monde retient son souffle en s’interrogeant : Quelle issue pour la confrontation militaire entre les deux puissances de la région? La diplomatie, réduite à une rhétorique inopérante par le triomphe arrogant du gangstérisme géopolitique, a-t-elle encore un sens dans les relations internationales? Aujourd’hui, il est possible pour un Etat colonisateur et terroriste d’attaquer son voisin parce que le régime en place ne lui convient pas. C’est cela le nouveau monde de la paire Trump-Netanyahou! S’ils ont condamné l’agression israélienne contre leur principal allié dans la région, la Russie et la Chine ont observé jusqu’ici une attitude passive en privilégiant une posture diplomatique qui ne mange pas de pain… Signe qu’ils ne réagiront certainement pas si le conflit devait s’intensifier et s’étendre, notamment avec une intervention américaine dont Donald Trump a menacé clairement le régime de Khamenei s’il n’accepte pas de capituler face au sionisme va t’en-guerre. La troisième guerre mondiale n’aura pas lieu. Mais le Proche-Orient n’a jamais été proche de la déflagration…
Par Abdellah Chankou