On ne savait que ce qu’ils appellent le droit international n’était qu’une couverture pour la loi du plus fort avec un habillage droit-de-l’hommiste cynique destiné à tromper les esprits naïfs. Voilà que cette vérité éclate au grand jour dans l’extrême barbarie israélienne contre Gaza et ses habitants sans défense, soumis à des bombardements continus et intenses depuis le samedi 7 octobre. Et que fait la communauté internationale? Elle assiste en spectatrice aux crimes de guerre à la pelle commis par les forces d’occupation dont les agissements vont scandaleusement bien au-delà de la légitime défense pour flirter avec le nettoyage ethnique. Le projet d’extermination des Palestiniens ne fait plus aucun doute surtout après le raid meurtrier en début de soirée du 17 octobre sur un hôpital de Gaza qui a fait entre 300 et 500 morts et provoqué un vaste mouvement de colère en Cisjordanie et dans plusieurs capitales arabes dont Rabat, Tunis et Amman… L’armée israélienne nie être à l’origine de ce tir meurtrier qui aurait raté sa cible et qu’elle a attribuée au Jihad islamique.
Et le bombardement vendredi 13 octobre de convois de déplacés gazaouis fuyant la terreur qui a fait 70 morts parmi lesquels figurent des enfants et des femmes et plus de 200 blessés ? Il porte la signature de qui ? L’unique responsable de cet engrenage de violences dans cette partie du monde est Israël. C’est lui qui en a fait une poudrière permanente en refusant de libérer le peuple palestinien du joug de la colonisation et de l’oppression.
La situation ne fait qu’empirer pour les concitoyens d’un Mahmoud Abbas affaibli plus par l’occupation que les divisions des factions palestiniennes. Devant cette grande escalade, le risque d’un embrasement général est réel surtout si un second front nord s’ouvre au Liban où la tension monte crescendo entre les forces israéliennes et le Hezbollah.
Les massacres de masse indiscriminés et cette effusion de sang aveugle se poursuivent de plus belle puisque les puissances, États-Unis et Union européenne, ont donné à Benyamin Netanyahou le permis de tuer les civils palestiniens en guise de réponse à l’opération du Hamas taxé de terroriste menée sur le sol israélien. Soyons clairs et justes : L’attaque de Hamas serait pleinement condamnable et injustifiée si elle n’avait pas eu lieu dans le contexte d’occupation, d’oppression et d’apartheid que l’on sait. Avec son lot quotidien d’assassinats, de détentions arbitraires et de spoliations en tout genre.Hélas, ceux qui au siècle dernier étaient auréolés du titre flatteur de résistant ou de nationaliste pour leur lutte acharnée contre le colonisateur sont devenus dans le contexte israélo-palestinien des terroristes aux yeux des médias et des dirigeants occidentaux. Drôle d’époque où de tels glissements sémantiques se nourrissent d’une kyrielle de clichés et de contrevérités visant l’islam et le musulman…En apportant leur soutien à la riposte israélienne, les alliés occidentaux de Tel Aviv savaient pourtant à l’avance qu’elle ferait principalement des victimes parmi les civils…
Les massacres de masse indiscriminés et cette effusion de sang aveugle se poursuivent deplus belle puisque les puissances, États-Unis et Union européenne, ont donné à Benyamin Netanyahou le permis de tuer les civils palestiniens
Désengagé du dossier palestinien depuis plusieurs années, affichant un soutien inconditionnel à Israël, Washington a perdu sa crédibilité au Proche-Orient. La tournée diplomatique du président Joe Biden dans cette région à feu et à sang a tourné au grand bide après le report du sommet devant le réunir avec le président palestinien Mahmoud Abbas et ses homologues égyptien et jordanien pour éviter une extension du conflit.
Conforté et soutenu dans sa logique meurtrière, le colonisateur qui a fini par autoriser sous la pression américaine l’entrée de l’aide humanitaire à Gaza-la martyr, se permet en violation de toutes les lois de guerre et des conventions humanitaires d’imposer un siège total à la bande de Gaza, de couper les vivres, l’eau et l’électricité aux habitants soumis en plus à un pilonnage continu qui a fait plus de 3500 morts et des milliers de blessés et contraint les rescapés de fuir leurs maisons vers nulle part… Les hôpitaux sont saturés sous l’afflux massif et perpétuel des blessés tandis que les morgues croulent sous les cadavres… Les stocks de médicaments sont épuisés et les médecins dépassés. Tout le monde dénonce une catastrophe humanitaire sans précédent. Mais rien n’est entrepris pour contraindre les criminels de guerre à concéder au moins un cessez-le-feu… Quant aux organisations humanitaires comme l’Unicef et le Programme mondial alimentaire (PAM), elles sont incapables d’intervenir sur place pour apporter leurs aides et acheminer les secours aux victimes palestiniennes en l’absence de couloirs humanitaires sécurisés que leur refuse l’agresseur sioniste.
Pour échapper à cet enfer sur terre, la seule issue de secours se trouve au sud de Gaza : le poste-frontière de Rafah qui mène vers l’Égypte mais il reste fermé aux Gazaouis après son bombardement à plusieurs reprises par l’aviation israélienne. Le pays de Al Sissi, médiateur historique dans ce dossier de colonisation, se trouve devant un véritable dilemme: ouvrir sa frontière aux déplacés palestiniens avec un double risque-être submergé par un afflux massif de réfugiés qu’Israël ne laissera jamais revenir- ou les abandonner aux bombes israéliennes.
Plus de 80 % des 2,4 millions d’habitants qui s’entassent dans l’enclave de Gaza sont justement des réfugiés chassés à la création d’Israël en 1948 de localités voisines devenues colonies juives. La perspective de quitter de nouveau une terre palestinienne, avec la crainte qu’elle soit prise par l’État hébreu, n’a rien d’une option réjouissante que le chef Ismaïl Haniyeh s’est empressé de rejeter avec véhémence dans une déclaration devant les caméras. Là réside le grand piège : Contraindre le peuple palestinien à un exil pour la deuxième fois vers le Sinaï égyptien, un vieux rêve sioniste que le régime d’apartheid de Netanyahou œuvre pour réaliser aujourd’hui par l’anéantissement de Gaza par voie aérienne et la destruction de Hamas via une opération terrestre contre l’enclave, une fois vidée de sa population. Ce ne sera certainement pas une partie de plaisir pour les assaillants. Les guerriers du Hamas ayant promis une boucherie aux soldats de Tsahal dans une vidéo où on les voit sortir subitement de tunnels cachés sous la terre pour attaquer les blindés de l’ennemi à coups de bazooka. Ce réseau souterrain dense et secret dont les autorités israéliennes ne connaissent ni le tracé exact ni toute l’étendue leur donne des sueurs froides. Certains tunnels s’enfoncent jusqu’à 30 ou 40 mètres sous terre, ce qui permet aux combattants du mouvement de libération palestinien de se redéployer et de se mettre à l’abri des raids de l’aviation de Tsahal.
Il y a fort à parier que l’envahisseur se fera encore surprendre dans cette bataille au corps à corps qui s’annonce des plus féroces. Il y aura certes des victimes nombreuses des deux côtés. Mais la mort n’emportera jamais la cause palestinienne fortement nourrie d’un désir incommensurable de liberté, de dignité et d’indépendance.
Aucune puissance de feu ni de supériorité technologique ne saura le briser et en finir avec les droits légitimes d’un peuple admirable de bravoure et de résistance. Un peuple qui avait dans les années 90 tenu tête aux chars de l’occupant avec des enfants des pierres et qui poursuivit la lutte plusieurs décennies plus tard avec les roquettes redoutables des Brigades de Hamas. Le combat des Palestiniens ne cessera point et la pacification de la grande Palestine ne peut se construire que sur la coexistence entre les deux peuples.