Bilan de l’action gouvernementale : Aziz Akhannouch satisfait

Le chef du gouvernement droit dans ses bottes.

À douze mois du prochain scrutin législatif, le chef du gouvernement a choisi la télévision nationale pour dresser, le 10 septembre, un bilan de l’action de son gouvernement et convaincre que celle-ci a débouché sur des réalisations concrètes. Premier message : la solidarité. Aziz Akhannouch explique que le programme de soutien direct aux démunis bénéficie désormais à des millions de foyers, enfants et veuves compris. La quasi-totalité des demandes recevables ont, dit-il, déjà obtenu une réponse favorable. Le dispositif d’aide au logement progresse également : des dizaines de milliers de ménages en profitent, et près de la moitié sont des femmes. Les Marocains établis à l’étranger, souvent oubliés des politiques sociales, figurent aussi parmi les bénéficiaires. La rentrée scolaire 2025-2026 a permis, grâce à l’opération « Un million de cartables », d’apporter une aide directe à plus de trois millions de familles, un geste qualifié de coup de pouce pour les ménages défavorisés, un geste qualifié de coup de pouce bienvenu pour les familles défavorisées dans un contexte de détérioration du pouvoir d’achat. 

Santé publique : une belle ambition mais… 

Sur le front sanitaire criblé de maux ( l’hôpital Hassan II d’Agadir en est le triste symbole) , M. Akhannouch s’est lancé un défi : hisser la qualité des hôpitaux publics au niveau du privé. Dans ce cadre, il met en avant la réhabilitation de 1 400 centres de santé, la construction de nouveaux hôpitaux provinciaux et la création de centres hospitaliers universitaires dans chaque région. Pour le chef du gouvernement, la formation médicale suit : davantage d’étudiants en médecine et le déploiement planifié de 1 200 spécialistes pour corriger les déséquilibres régionaux. Les nouveaux groupements sanitaires territoriaux, en préparation, doivent à ses yeux rapprocher les services de santé des citoyens et garantir une prise en charge plus homogène. Mais encore faut-il agir l’offre sanitaire et motiver le personnel soignant, qui cède de plus en plus aux sirènes de l’expatriation, pour faire tourner les hôpitaux dans des conditions convenables.

Sécurité hydrique : entre projets et polémiques

Face au stress hydrique persistant, l’exécutif mise sur trois dispositifs : le dessalement de l’eau de mer, la réutilisation des eaux usées et l’interconnexion des barrages. Cependant, la future station de dessalement de Casablanca a été submergée par une controverse politique née de la présence d’une société liée au chef du gouvernement dans le consortium retenu dans le cadre de ce projet. Aziz Akhannouch a profité de son passage télévisuel pour assurer que l’appel d’offres a été mené dans le strict respect des règles de transparence et que l’État n’a pas subventionné la station de dessalement en question.

Scrutin 2026 : l’Intérieur aux commandes

La décision royale de confier au ministère de l’Intérieur l’organisation des législatives de 2026 a été accueillie avec satisfaction par Aziz Akhannouch qui y voit plutôt la garantie d’une neutralité totale et non comme le considèrent certains comme un acte d’exclusion du chef du gouvernement. Et de rappeler qu’en 2021, l’Intérieur avait déjà assumé ce rôle, considérant que ce ministère est le mieux outillé pour garantir la régularité des consultations électorales.

Une majorité plurielle mais soudée

La coalition RNI–PAM–Istiqlal aborde la dernière année du mandat en rangs un peu dispersés . Les alliés ont pu parfois exprimer des divergences, qu’il s’agisse de mesures fiscales ou de l’efficacité de certains programmes régionaux. Akhannouch relativise ces désaccords, arguant que la pluralité d’opinions ne remet pas en cause la cohésion de la majorité ni la cohérence de l’action gouvernementale.

À un an de l’échéance électorale, le chef du gouvernement s’est employé à « vendre » aux citoyens un bilan positif de son mandat gouvernemental. Entre promesses tenues et non tenues, chantiers en cours, controverses sur le nombre d’emplois créés et polémiques assumées, il a tenté de jouer la carte de la communication ,persuadé que la meilleure réponse aux critiques reste l’action. Il n’en reste pas moins que la vie chère est une réalité qui a mis à mal les budgets modestes de millions de Marocains aussi bien des villes que des campagnes. L’érosion du pouvoir d’achat s’est accompagnée sans conteste d’un effritement de la confiance dans les partis politiques. Restaurer cette dernière ressemble à une gageure. Le risque que les électeurs « votent » en touche est réel.

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