Un seul petit bouquet de fleurs pour « honorer » plusieurs femmes! Cela s’est passé en Algérie et pas n’importe où. Au siège de la présidence où Abdelmadjid Tebboune a reçu lundi 8 mars un groupe de figures féminines dont « des moujahidates » à l’occasion de la Journée internationale des femmes. Immortalisée par les caméras, la scène est à la fois hallucinante et hilarante. Aucune des dames honorées, une dizaine, n’est repartie comme c’est de tradition avec son bouquet de fleurs puisque celui-ci lui immédiatement retiré des mains pour que le malheureux bouquet soit offert à la suivante, qui le temps qu’elle le touche s’en voit dépossédée pour qu’il soit refilé à l’autre et ainsi de suite… Incroyable mais vrai. Le pot-aux-roses n’a pas été découvert, il a été officiellement filmé et retransmis à la télévision d’État ! Ce n’est pas une cérémonie d’hommage aux femmes digne de ce nom, c’est une tebbouniade qui vole au ras des pâquerettes, humiliante pour la brave femme algérienne. Intrigué par tant d’indélicatesse, le Canard a voulu en percer le secret. Une partie de l’explication est fournie par le site Algérie 360 : « A propos de fleurs, une virée dans les artères du centre d’Alger nous fait découvrir, ou simplement constater pour le vrai Algérois, que les kiosques de fleuristes, jadis nombreux dans la capitale, se sont dissipés pour laisser place à des «KMS», (kiosques multiservices) qui étalent des pacotilles, quelques journaux et divers accessoires de téléphonie mobile, et pour certains, des jouets baroques de provenance chinoise en général ». A l’instar d’ une flopée de produits de base comme le lait et l’huile de table qui génèrent des files d’attentes interminables aux bords des magasins, les fleurs sont donc une denrée rare au pays des caporaux où voir la vie en rose est décidément un rêve depuis longtemps avorté. Au fait, ce n’est pas le Maroc dont la junte militaire a pris l’habitude de faire le bouc-émissaire de des turpitudes de l’ancien departement français , qui est à l’origine de cette pénurie de fleurs dégagent les relents d’un miserable complot contre la femme algérienne ?
