C’est une figure centrale du protocole royal dont il était longtemps directeur qui est décédé lundi 2 juin 2025, a l’âge de 91 ans. Porte-parole officiel du Palais royal depuis 2012 et Historiographe du Royaume, Abdelhak El Mrini a consacré une bonne partie de sa vie au service de la monarchie dont il était un fidèle et loyal serviteur.
Avec la disparition de feu Abdelhak El Mrini ce n’est pas pas seulement une voix discrète et mesurée qui s’est éteinte, c’est aussi une belle plume que le Maroc perd. Ce fut, paix à son âme, un homme de culture et de savoir, humble et discret jusque dans son érudition dont il ne faisait pas étalage. Après avoir mémorisé le Coran dès son jeune âge, il poursuit ses études au lycée Moulay Youssef, avant d’entamer un brillant parcours universitaire.
Diplômé de l’Institut des hautes études marocaines en 1960, titulaire d’une une licence en lettres à Rabat (1962) et d’ un diplôme d’études supérieures en 1966 à l’Université de Strasbourg où il soutiendra sa première thèse de doctorat (1973), avant de décrocher un doctorat d’État à l’Université Sidi Mohamed Ben Abdellah de Fès en 1989. Natif de Rabat 31 mai 1934, feu El Mrini était aussi un témoin privilégié de l’histoire du Maroc dont il a vécu et accompagné les étapes majeures. Feu El Mrini démarre sa carrière dans l’enseignement comme professeur d’arabe et d’éducation civique. Il sera promu ensuite chef de cabinet adjoint au ministère de la Formation des cadres techniques, puis intégré à la Direction du protocole et de la chancellerie relevant du ministère de la Maison royale, du Protocole et de la Chancellerie dès 1965. De nouvelles promotions l’attendent : conseiller au ministère de la Maison royale, directeur du protocole et de la chancellerie en 1998, et enfin porte-parole du Palais royal en 2012 jusqu’à son décès. Au-delà de ses responsabilités institutionnelles, Abdelhak El Mrini laisse derrière lui une œuvre intellectuelle remarquable consacrée à l’histoire militaire, littéraire et monarchique du Maroc. Parmi ses publications figurent des ouvrages de référence tels que L’armée marocaine à travers l’Histoire (1968), Introduction à l’histoire du Maroc moderne (1996), ainsi que des hommages appuyés aux souverains marocains, à travers Mohammed V : Études et Témoignages et Hassan II : L’homme et le Roi. Les observateurs ont salué de manière unanime un parcours à la croisée de la rigueur académique et du service de l’État et un exemple d’érudition et de loyauté institutionnelle.
