Décès de Abdelkader Benslimane : Un grand commis de l’Etat s’en va…

Feu Abdelkader Benslimane.

C’est un grand commis de l’Etat qui a tiré sa révérence le 4 juillet 2025 : Abdelkader Benslimane. Il était âgé de 94 ans. Ce natif de Rommani dans la région de Zaer a fait une carrière remplie dans le Maroc de feu Hassan II comme ambassadeur et en tant que ministre. Cet homme d’une rare élégance, efficace au travail, alternait les postes dans la diplomatie et le gouvernement. Ambassadeur à Bruxelles (1971-1972) puis ministre de l’Énergie et des Mines, de la Marine marchande, du Commerce et de l’Industrie dans le cabinet de Ahmed Osman. Le RNI, qui venait alors d’être fondé par ce dernier, attire les cadres les plus en vue du Maroc aussi bien citadin que rural. Titulaire d’une licence de droit et de sciences politiques décroché en 1957 en France où il fera au début des années 60 son baptême de feu diplomatique comme conseiller, Abdelkader Benslimane retour au bercail et se voit nommé directeur général du Bureau des recherches et de participations minières ( BRPM, ancêtre de l’ONHYM).Le Maroc du début des années 70 est en pleine ébullition politique. C’est dans le contexte que le RNI voit le jour. Fe Benslimane était aux premières loges de la nouvelle formation aux côtés de Mohamed Jalal Essaïd, Abdallah Kadiri, Arsalane El Jadidi, Khelli Henna Ould Errachid et bien d’autres qui mèneront bien plus tard un acte de dissidence spectaculaire qui accouchera en 1982 du fameux PND, le parti des ruraux. Les fondateurs de cette formation se sentaient de plus en plus à l’étroit dans la formation originelle dominée par une élite urbaine qui monopolisait, sous l’autorité de M. Osman, la décision politique. Mais les responsabilités les plus importantes, feu Benslimane les occupera sous l’étiquette du RNI : ministre des Finances (1974-1978) et patron de la BNDE ( 1978-1991) qu’il restructure et réorganise. Retour en 1991 au gouvernement comme ministre PND du Tourisme après avoir officié comme ambassadeur à Bonn dans les années 80 puis à Alger à la fin de la décennie 90. Son dernier poste avant de partir à la retraite fut l’ambassade de Tunis en 2002. C’était un homme flamboyant et d’une grande urbanité, paix à son âme, qui a marqué la haute administration de son empreinte en contribuant avec toute une génération de hauts cadres brillants à la construction du Maroc indépendant.

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