Égalité devant l’héritage, le PJD relance une affaire qui partage…

Abdelilah Benkirane. Pas touche à l’héritage !

Les islamistes  sont de nouveau  vent debout contre le projet de réforme du code de la famille, notamment le point très sensible portant sur le partage de l’héritage. Dans un communiqué rendu public à l’issue de la  réunion extraordinaire de son secrétariat général le 28 février, le PJD a relancé le débat en  critiquant vertement la revendication de certains milieux féministes consistant à instaurer l’égalité en matière d’héritage. Or, selon le PJD cette  vieille réclamation,  remise aujourd’hui sur le tapis, «  va  à l’encontre des convictions de la société marocaine musulmane et de ses véritables attentes » et représente une menace pour «  la structure familiale » et pour «  la paix sociale et familiale ». La question  est très complexe et elle divise au plus haut point. Toucher au dispositif successoral musulman, clairement défini dans la Coran,  à savoir que la femme hérite de la moitié de la part de l’homme, revient  à amender ce qui relève de la prescription divine. Gardienne du temple religieux au Maroc dans ce qu’il a de plus sensible, la Rabita des oulémas du Maroc rejoint la position du PJD sur ce sujet.  Aucune réforme touchant aux recommandations coraniques en général n’est possible sans son accord. Une ligne rouge impossible à franchir. Les crispations autour de l’héritage ne sont pas nouvelles, régulièrement exprimées  par les milieux progressistes  qui  trouvent que la femme est lésée même si en vérité  elle hérite, selon la répartition coranique, de la moitié dans plusieurs configurations   (la fille unique,  la fille unique du fils en l’absence de fille,  la sœur germaine en l’absence de père, de frère, de fils et de petit-fils, la sœur consanguine en l’absence de père, de frère, de fils et de petit-fils). En 2015, le Conseil national des droits de l’homme (CNDH) avait publié un rapport dans lequel il appelait à « garantir aux femmes les mêmes droits de succession que les hommes ».  Mais son appel n’a pas trouvé écho auprès de la société. Dans ce domaine, les Marocains  sont conservateurs et  très partagés.

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