Le PJD a pesé de tout son poids numérique pour faire pièce au projet de réforme du quotient électoral, gravé dans la loi organique 04-21 modifiant et complétant la loi organique 27-11 relative à la Chambre des représentants. Échec sur toute la ligne. Le texte sera adopté aux alentours de 1 heure du matin du samedi 27 février alors que la séance de vote en plénière a démarré en début de soirée sous la présidence de Habib El k et en présence du ministre de l’Intérieur Abdelouafi Laftit. C’est que les travaux ont démarré avec 2 heures de retard sur le timing initial en raison des agissements des islamistes qui ont fait débarquer la totalité de leurs députés et ce en violation des accords pris auparavant avec le président du Parlement et des chefs des groupes parlementaires de faire voter le tiers de chaque groupe seulement, respect de l’état d’urgence sanitaire oblige.
Les responsables du PJD, dont l’urgence est devenue politique, ne voulaient rien savoir, ce qui a poussé les autres partis à sonner le rappel du restant de leurs députés qui pour certains ont dû se déplacer de loin. Résultat : les membres de la première chambre sont au complet ou presque. Or, le rapport de force n’était pas en faveur du PJD pendant cette nuit des longs couteaux puisque l’amendement du quotient électoral (avec celui portant sur la suppression du seuil électoral fixé actuellement à 3 %) a été approuvé par 162 voix pour, 104 contre et une seule abstention. C’est la douche froide pour Al Othmani et ses amis qui ont préféré s’isoler sur la modification du calcul du quotient électoral qui a obtenu le soutien de tous les partis, majorité et opposition, sauf le PJD qui a subi un camouflet cinglant. Le PJD contre le reste de la classe politique. La majorité a volé en éclats avec fracas. Voilà qui annonce la couleur des prochaines élections législatives dont l’attribution des sièges ne se fera plus sur la base des suffrages valablement exprimés mais sur celle des inscrits sur les listes électorales. Un changement que le PJD juge illégal et anti-démocratique, susceptible de lui faire perdre une quarantaine de sièges. Pour la bonne cause.