Dimanche 12 novembre, Paris a connu une marche contre l’antisémitisme à l’appel de la présidente de l’Assemblée Nationale Yaël Braun-Pivet et du président du Sénat, Gérard Larcher. Les participants à cette manifestation n’ont pas écopé d’amendes à l’inverse des marcheurs pro-palestiniens qui sont descendus quelques semaines plus tôt dans la rue parisienne. Là aussi, les doubles standards sont appliqués. Vibrer pour la Palestine occupée et opprimée dans les villes de France semble relever d’un acte subversif… Le président français Emmanuel Macron aura-t-il le courage d’appeler à une marche contre les crimes abominables de l’occupation israélienne ? Il ne faut pas rêver ! Seul l’antisémitisme parle à une certaine France palestinophobe. C’est elle avec ses principaux partis qui a pris part à la marche contre l’antisémitisme, à l’exception de La France Insoumise (LFI) de Jean-Luc Mélenchon qui s’est démarqué en organisant le jour même son propre rassemblement pour « tous les combats antiracistes » près de l’emplacement de l’ancien Vel’ d’Hiv’ en guise de refus de défiler aux côtés de l’extrême droite mais aussi pour dénoncer un « appel politicien » qui « n’aura finalement servi qu’à blanchir l’extrême droite et déchaîner des expressions de la haine contre les musulmans ». Même sursaut de lucidité et de courage du côté de l’ancien président de Médecins sans frontières Rony Brauman (MSF Rony Brauman. Dans une interview à TV5 Monde, ce natif de Al Qods a déclaré samedi 11 novembre , qu’il ne participerait pas à la marche contre l’antisémitisme, estimant qu’il s’agissait d’une « marche en soutien à Israël et non une marche contre le racisme». C’est clair, net et précis. Les promoteurs et les participants de cette marche ont choisi clairement leur camp en le plébiscitant même. Le camp des génocidaires et de leurs complices. « Pourquoi on ne fait pas une marche contre l’antisémitisme et l’islamophobie en même temps », s’est interrogé à juste titre l’animateur Cyril Hannouna sur C8. Et la réponse fuse de la bouche du député du Rassemblement national Julien Odoul selon laquelle l’islamophobie n’est pas condamnable en France au nom du « droit de critiquer toutes les opinions religieuses » ! L’argument est réducteur et l’amalgame flagrant. Car l’Islam n’est pas une simple opinion mais une foi, un code de conduite. C’est la deuxième religion de France et elle est pratiquée par plus d’un milliard d’individus dans le monde.
- jeu, 21 novembre 2024