La lutte anti acridienne est de retour au Maroc ! Après une longue absence, les criquets pèlerins ont fait de nouveau leur apparition dans leur région de prédilection, le sud du pays, notamment la région de Oued Draa. En quelques minutes, les champs de maïs et les palmeraies de Tata, Foum Lahssen et les environs furent envahis par plusieurs essaims de criquets, au grand malheur des habitants. En effet, ces insectes dotés d’un appétit d’enfer que cache sa petite taille grignotent les cultures en s’attaquant à toute végétation sur leur passage. Selon la FAO qui avait alerté les autorités marocaines début mai sur l’imminence du phénomène acridien, un essaim de criquets pèlerins de 200 milliards d’individus consomment 400.000 tonnes de nourriture… par jour. Les criquets peuvent voler jusqu’à 150 kilomètres par jour pour trouver leur nourriture. Si l’invasion n’est pas jugulée rapidement, la FAO estime que le nombre d’insectes pourrait être multiplié par plusieurs centaines en l’espace de quelques semaines.
D’où l’intervention rapide des autorités marocaines qui après avoir demandé aux villageois de s’enfermer pendant quelques jours avec leur bétail ont traité par pulvérisation aérienne d’insecticides plusieurs centaines d’hectares y compris les endroits infestés de larves.
Objectif : Tuer dans l’œuf toute opération de reproduction et donc de propagation du ravageur. Dans les croyances locales et même occidentales, l’avènement du criquet est synonyme de bonheur et de prospérité. L’année suivant l’invasion des mandibules apporte pluie et bonnes récoltes, racontent les populations de Oued Draa qui ne voient dans les criquets pèlerins moins une menace pour leur propre sécurité alimentaire qu’un signe annonciateur d’abondance.
