Le problème TikTok s’invite sous la coupole au Maroc. Un certain nombre de députés ont réclamé récemment l’interdiction de l’application chinoise sur le territoire national en raison de sa diffusion de contenus jugés dangereux notamment pour les mineurs. Accablés de tous les maux comme l’encouragement de la mendicité, les activités criminelles, le harcèlement et l’atteinte aux bonnes mœurs, TikTok a été déjà interdit par le Pakistan, l’Inde et la Jordanie. Moins radicales, certaines voix parlementaires proposent l’adoption de mesures de régulation, permettant de limiter l’accès aux enfants à la plateforme numérique la plus utilisée au monde. TikTok , qui revendique 1 milliard d’utilisateurs actifs chaque mois dans le monde, a fait du marché africain sa principale cible. Mais les pratiques de cet outil suscitent une inquiétude grandissante dans de nombreux pays du continent qui considèrent que nombre de ses contenus sont attentatoires à leurs valeurs et traditions. Mais c’est aux États africains de légiférer pour protéger leur population mineure et adolescente des effets néfastes induits par cette dépendance aux écrans TikTok, a l’instar des autorités chinoises elles-mêmes qui ont fait pression sur la maison-mère de TikTok, ByteDance. Résultat : Cette dernière a mis au point dès 2016 une version spécifique au marché chinois baptisée Douyin, une application fortement censurée et, selon plusieurs rapports, conçue pour encourager la viralisation de contenus éducatifs utiles, via des programmes de divertissement et des sujets centrés sur l’actualité, les commentaires, la nutrition, les animaux et la santé. Nous sommes donc en face d’un double standard numérique : la version soft et instructive pour la Chine et la version destructrice et addiction pour le reste du monde !
- dim, 2 février 2025