L’accusée principale sera-t-elle enfin condamnée?

Les escroqueries immobilières au Maroc, qui frappent de plus en plus de clients, continuent de plus belle, sans que les coupables ne soient vraiment inquiétés. Ces derniers arrivent souvent à s’en tirer en exploitant les contradictions du système judiciaire.Une affaire, examinée depuis quelques mois devant la Cour d’appel à Casablanca, a valeur de test pour la justice et le verdict qui sera rendu ce lundi  20 février est particulièrement attendu. Dans ce dossier est poursuivie une femme, cadre commerciale chez un promoteur de la place, accusée d’avoir monté une escroquerie ingénieuse de plusieurs clients d’un projet immobilier à Sidi Rahal dans la banlieue de Casablanca. Le procédé frauduleux consiste à leur faire croire, lors de la phase de la réservation de leur bien, qu’elle a le pouvoir d’intervenir en leur faveur pour faire baisser de manière significative  le prix du logement. En échange de cette faveur en fait illusoire, elle empoche pour chaque opération  au titre de récompense la somme d’au moins 20.000 DH…

Se comptant par plusieurs dizaines, les victimes sont principalement des Marocains de l’étranger. Quant au promoteur, il s’agit d’un investisseur franco-marocain qui a créé plusieurs milliers d’emplois au Maroc dans l’industrie. Or, toutes les preuves sont contre cette femme, matérialisées notamment  par les aveux accablants consignés dans le PV de la gendarmerie de deux commerciaux opérant sous ses ordres. Venant à l’appui de cette déposition, un enregistrement audio où l’un d’eux avoue clairement au plaignant, le promoteur lésé, avoir partagé avec l’accusée principale  à 50/50 les sommes soutirées de façon malhonnête  aux  futurs acquéreurs. Un système  d’encaissement frauduleux qu’elle a déjà utilisé, selon son complice, chez leur ancien employeur immobilier… Poursuivie dans une affaire similaire, le cerveau de l’escroquerie c’est clairement elle.

L’année  dernière, les deux vendeurs ont en première instance  écopé chacun d’un an de prison ferme. Mais pas l’accusée principale alors qu’elle est le cerveau présumé de l’escroquerie qui  bizarrement s’en est tirée à très bon compte en déployant, paraît-il, des arguments en béton ! Le procès en appel, où elle a comparu en état  de liberté, va-t-il rétablir le plaignant dans ses droits et la faire condamner ?

Affaire à suivre…

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