En militant engagé et sincère, Abdelaziz Nouidi a défendu la loi et le droit, la liberté d’expression et le pluralisme démocratique, jusqu’au dernier souffle. C’est en effet en plein interview filmé dans les locaux du site Sawt Al Maghrib que cette figure du barreau de Rabat, ex-secrétaire général de Transparency Maroc et membre de l’USFP proche de Abderrahmane Youssoufi est décédée brutalement, jeudi 2 mai, suite à un malaise cardiaque. Dans cet entretien diffusé à titre posthume par ses auteurs, le défunt a abordé, sous l’angle de la justice et du droit, une série de dossiers de l’heure, notamment la situation politique du pays, le rôle central de la monarchie dans la conduite des réformes. Mais aussi ce qu’il qualifie d’ irrégularités de procédure dans le procès pour diffamation intenté par le ministre de la Justice, à l’encontre de son client, le youtubeur Reda Taoujni, condamné récemment en appel à 4 ans de prison ferme après avoir écopé de deux ans en première instance. Les dernières confidences de presse de cet homme de comvictions qui avait refusé en juillet 2014 la Légion d’honneur en guise de protestation contre le soutien de la France de François Hollande aux « massacres de la population palestinienne » par le colonisateur israélien sont tellement fortes qu’elles peuvent avoir valeur de testament politique.
- lun, 7 octobre 2024