Un dicton bien de chez dit « vendre le singe et se moquer de celui l’a acheté ». C’est exactement l’attitude observée par Youssef Saadani, le conseiller du ministre de l’Éducation nationale auquel le pays doit le catastrophique statut unifié des fonctionnaires l’école publique qui a eu comme conséquence une grève des enseignants qui dure depuis plus de deux mois et la privation d’apprentissage de millions de fils du peuple. Commentant dans un culot extraordinaire le classement calamiteux du Maroc dans la dernière enquête PISA (Programme international du suivi des acquis), l’intéressé a déclaré à notre confère Medias 24 que «l’amélioration des résultats du Maroc dans le rapport PISA est tributaire de l’amélioration du niveau des apprentissages au primaire». C’est pour cela que les enseignants du primaire ont été gratifiés dans son brouillon (voir le Canard Libéré n. 752) d’un salaire hautement motivant de 6.000 DH par mois !
Sur cette nouvelle dégradation du niveau des élèves marocains, silence radio du côté du ministre Chakib Benmoussa alors que les résultats de cette enquête ont fait immédiatement réagir ses homologues en France et ailleurs en s’engageant sur des mesures pour améliorer le niveau éducatif de leur pays dans les matières problématiques. Tout se passe comme si M. Benmoussa n’était pas concerné par le niveau scolaire de plus en plus alarmant des élèves marocains. Le Maroc, dont le gouvernement se démène dans une course contre la montre pour faire revenir le grévistes en classe, pointe pratiquement en bas du classement qui compte 81 pays : 71ème en mathématique, 79ème en compréhension de l’écrit et 76ème en sciences. Ces notes très peu flatteuses traduisent un recul de 9 places sur les deux derniers champs par rapport à l’édition de 2018. Peut faire pire. Sur la bonne voie ?
- jeu, 21 novembre 2024