S’il faut décerner la palme à l’artère la plus catastrophique, la route de Oulad Ziane la décrocherait haut la main. D’abord pour l’état de la voie pleine de crevasses et de nids-de-poule. Ce qui rend la circulation compliquée et chaotique, aggravée par les bouchons, surtout dans le tronçon menant vers la sortie de l’autoroute Casa-Rabat.
Pendant leur trajet pénible, les automobilistes ont tout loisir d’admirer le paysage au bord de la route dégradée (qu’on dirait par endroits abîmée par des bombardements intenses) offert par les camps de fortune pour des migrants subsahariens installés sur une bonne partie de la voie de la ligne T4 du tramway toujours en cours d’aménagement. Le spectacle est celui de la désolation, les images sont choquantes, incompatibles avec les valeurs d’hospitalité du Maroc et indignes pour Casablanca et ses responsables qui semblent ne pas les voir ! Les opérations d’évacuation menées régulièrement par les forces de l’ordre suite aux plaintes des riverains ne marchent pas puisque les locataires qui n’ont pas où aller reviennent aussitôt après le départ de la police. Pour un pays passé de terre d’étape à celle d’installation des étrangers, les conditions n’y sont pas. Il y a de quoi s’interroger sur les raisons de l’absence persistante d’un centre d’accueil pour migrants digne de ce nom. La maire de la ville avait déclenché l’hilarité générale en déclarant en janvier dernier que les subsahariens sont les bienvenus au Maroc et que le conseil de la ville a mis à leur disposition une plateforme numérique sans en préciser l’objet. Pour un meilleur accueil virtuel ?