Face à l’endettement croissant qui pèse sur la Société nationale des Autoroutes du Maroc, le ministre de l’Équipement et de l’eau, Nizar Baraka, a évoqué la possibilité d’une révision des tarifs de péage afin de rétablir l’équilibre financier de l’entreprise publique. Cette nouvelle ne pouvait pas mal tomber en raison du contexte de flambée des prix et de vie chère. Dans une intervention devant la commission des infrastructures à la Chambre des représentants mardi 4 février, le ministre istiqlalien a rappelé que les tarifs de péage n’ont pas connu d’augmentation depuis 2005, alors que les coûts moyens de construction des ouvrages autoroutiers ont subi des hausses substantielles. Ce qui a pesé lourdement, argue-t-il, sur les charges d’entretien et d’exploitation du réseau. M> Baraka a rappelé qu’un accord prévoyant une augmentation des tarifs avait été conclu dès 2018 mais n’a jamais été mis en œuvre.
Désormais, cette mesure a été déterrée et remise au goût de l’actualité par la nécessité d’un rééquilibrage des comptes d’ADM. L’entreprise, plombée par une dette de 37 milliards de DH, souffre d’un déficit structurel sur plusieurs tronçons, notamment ceux où le trafic ne dépasse pas 4 000 véhicules par jour, le seuil de rentabilité étant fixé à 6000 véhicules. Ce déficit abyssal met en lumièreTarifs les limites du modèle de financement autoroutier national. Fondé sur une rentabilité à long terme, il a conduit à un endettement massif, financé à 80% par des prêts internationaux. Vous avez dit impasse? Si le chemin de la rentabilité ne se dessine pas à l’horizon malgré le transfert d’une partie du déficit sur les usagers, quelle serait la prochaine étape? fourguer l’entreprise à des concessionnaires étrangers, à l’image du français vinci, réputés, en raison de leur propension à appuyer fortement sur le champignon des tarifs autoroutiers, confondre péage et pillage…?