Pyramide à la Ponzi : Un nouveau Madoff est né et c’est une Tangéroise !

Les femmes victimes de l'escroquerie du système pyramidal.

Vous voulez arnaquer du monde sans coup férir? c’est aussi simple que sortir un billet de sa poche. Faites-leur miroiter des gains mirobolants. Pour avoir de l’argent facile, ils sont prêts à vous donner toutes leurs économies, vendre leurs biens, recruter et même s’endetter. Bienvenue dans le système de Ponzi popularisé par le tristement célèbre homme d’affaires new yorkais Bernard Madoff qui avait monté dans les années 2000 l’une des plus grandes fraudes de l’histoire, basée sur ce mode opératoire.

Dès qu’il s’agit de s’enrichir sans effort, les gens perdent toute rationalité et deviennent aveugles, ayant du mal, c’est dans la nature humaine, à résister à la tentation malgré la récurrence des fraudes de ce type. A Tanger, un nouveau Madoff-et c’est une femme- a sévi comme ce n’est pas permis en faisant des centaines de victimes parmi ses congénères et même au-delà. L’argent détourné porterait sur la bagatelle de plus 700 millions de DH ! Une fortune. Le scandale éclate lorsque- c’est toujours le cas dans ce schéma pyramidal- les adhérentes réclament vainement leur mise de départ et la plus-value promise. La cheftaine de cette fraude à grande échelle, du nom de Yousra M. se présentant comme la présidente d’un groupe dénommée « Al Khair », n’a pas inventé le fil à couper le beurre. Avec la complicité de deux collaboratrices dans la supposée société, elle a promis à ses premières connaissances un retour sur investissement rapide de 5000 DH sur une mise initiale de 1.000 seulement! Avec tout de même une condition : recruter 8 nouvelles entrantes dont les versements, la même contribution pour le soi-disant même niveau rentabilité, serviront à rémunérer en priorité les premiers investisseurs et ainsi de suite… De par leur rôle amplificateur, les réseaux sociaux ont contribué grandement dans l’alimentation continue du stock des pigeons. La machine à dépouiller tourne à plein régime jusqu’ à ce que la pyramide atteigne ses limites et s’effondre faute de nouveaux membres.

Dans le système à la Ponzi, les étages supérieurs de la pyramide se font en principe grassement rémunérer tant qu’elle continue d’accroître. Sauf que, cette progression géométrique ne peut se poursuivre à l’infini. Résultat : les étages inférieurs ne peuvent plus recruter de nouveaux adhérents et perdent par conséquent leur mise de départ. Dans le cas de l’escroquerie de Tanger, on ne sait pas ce qu’il est advenu réellement de l’argent amassé. Est ce que la Madoff du nord a redistribué l’argent qu’elle a empoché ou a-t-elle gardé l’essentiel du magot qu’elle a pris soin de planquer ? Se comptant par centaines, les victimes sont des femmes qui ne roulent pas sur l’or. Pour la plupart de condition modeste, mal leur en a pris de céder, par cupidité, à la tentation de l’argent facile alors que cette affaire sentait l’arnaque à plein nez. Nombre de grugées sont sorties dans la rue pour réclamer la restitution de leur « capital » en brandissant le portrait du souverain ! Il est peu probable que Yousra l’arnaqueuse, qui a été interpellée par la police, se montre sensible à leur désarroi. Une leçon de choses pour les victimes qui n’ont plus que leurs yeux pour pleurer.