Deux ans après le séisme de septembre 2023, la province d’Al Haouz ne s’est pas contentée de panser ses plaies : elle a engagé une véritable métamorphose de ses infrastructures essentielles. Routes, écoles et centres de santé ont fait l’objet d’un vaste chantier de réhabilitation et de modernisation qui redonne espoir aux habitants.
Des routes aux écoles : une remise en état exemplaire
Le tremblement de terre avait coupé plusieurs axes vitaux, isolant des villages entiers. Des interventions d’urgence ont permis de rouvrir les voies stratégiques, avant le lancement d’un programme de reconstruction de grande ampleur. Près de 891 millions de DH sont mobilisés pour restaurer les routes et garantir l’approvisionnement en eau, dont 876 MDH pour les infrastructures routières. La réhabilitation de la route nationale N7, reliant Tahanaout à Taroudant, illustre cette volonté de désenclaver durablement les zones de montagne. Dans le même temps, l’éducation a été érigée en priorité. Sur 343 écoles touchées, 103 avaient été totalement détruites. Des classes préfabriquées ont d’abord permis de maintenir les cours, avant l’ouverture progressive de nouveaux bâtiments répondant aux normes antisismiques. Pour la rentrée 2025-2026, 80 établissements sont déjà prêts.
Santé et services publics : une offre renforcée
Le séisme avait gravement fragilisé les structures sanitaires locales. Des unités mobiles avaient assuré les premiers soins, mais la réponse ne s’est pas arrêtée là : 43 centres de santé ont été reconstruits ou rénovés, 75 % déjà opérationnels et 10 % en phase d’achèvement. Bâtis selon les normes parasismiques, ces établissements disposent d’unités d’urgence, d’équipements modernes et d’un personnel renforcé, garantissant un accès durable à des soins de qualité.
Au-delà de la simple remise en état, la reconstruction d’Al Haouz s’inscrit dans une logique de développement durable. En transformant une catastrophe en opportunité de modernisation, la province illustre la capacité d’un territoire à rebondir et à faire de l’épreuve du séisme un moteur d’équité sociale et d’aménagement plus résilient. Officiellement, les travaux de reconstruction ont atteint un taux d’environ 92%. Mais dans les faits, l’opération de relogement des sinistrés montre des défaillances sur le terrain. De nombreuses familles vivent toujours sous les tentes alors que d’autres se plaignent de ne pas avoir touché leurs indemnisations. Au-delà d’un toit décent, c’est l’avenir des victimes du tremblement de terre qu’il faudra reconstruire. Tout un programme!