Un coût de cornes très saignant

La race Mérinos d’Espagne importée l’année dernière.

A quelques semaines de la fête du sacrifice prévue pendant la première semaine de juin, les prix de la viande d’agneau ont atteint des prix stratosphériques : 120 DH le kilogramme, sortie des abattoirs de Casablanca. Du jamais vu !  Ce renchérissement trouve son origine dans la rareté de l’offre nationale en ovins que le ministre de tutelle, Mohamed Sadiki, a expliqué récemment  lors d’une réunion avec les professionnels par la sécheresse et la crise sanitaire. Pour faire baisser cette fièvre des prix, le Maroc a décidé  pour la deuxième année consécutive  d’importer des moutons  pour les besoins de la fête du sacrifice. Objectif : pallier  la crise du cheptel et permettre à la population d’acquérir  le mouton à des prix abordables. Cette décision, prise conjointement par le ministère de l’Agriculture et celui des Finances, a fait l’objet d’une note rendue publique le 27 mars dernier par l’office national interprofessionnel des céréales  et des légumineuses (ONICL). Cet organisme, qui s’est vu curieusement confier ce dossier, a publié  la liste des importateurs retenus où figurent, selon des indiscrétions, certains privilégiés qui se sont taillés la part du lion dans le fromage des ovins d’importation… En guise de motivation des commerçants agréés, il a été décidé, en plus de la facilitation des procédures d’importation, de leur octroyer, comme l’année précédente, une subvention de 500 DH par bélier, soit un budget de 175 millions de DH pour l’opération d’importation fixée cette année  à 350.000 têtes. De quoi faire saliver les profiteurs de la crise du mouton provoquée aussi par la flambée des prix du fourrage et la multiplication des intermédiaires. Ce soutien risque de faire grincer des dents dans le milieu des petits éleveurs du cru qui s’estiment plus  éligibles que quiconque  aux subsides de l’État. Lors de l’Aïd El Kebir 2023, l’essentiel des ovins d’importation est venu d’Espagne réputé pour la race Mérinos dont les éleveurs viennent d’augmenter  par opportunisme le prix de vente d’un euro le kilogramme ( 5,5 euros  contre 4,5 la saison précédente) en apprenant que les autorités marocaines ont  donné  le feu vert aux importations. Or,  de nombreux citoyens avaient  acheté très cher en 2023 leur bête malgré la subvention publique. On vous le donne pour mille broches de Boulfaf:  C’est qui l’agneau de la farce de ce généreux festin ?

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